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samedi, 19 mai 2007

la librairie telle qu’en elle-même

Char centenaire

note adressée à JCB, en espérant qu'il lui reste encore une boite de chocolats

A Bordeaux, à l'angle des rues Porte-Dijeaux et Vital-Carles, Mollat est toujours Mollat.
J’avais entre les mains la Correspondance Camus-Char que, déjà, je voyais sur une table Le père Diogène de Ryner. Mais j’étais là pour Char.
Je m’évite une “montée” à Paris : j’ai mis dans mon panier le catalogue de l'exposition Char à la BNF. Toutes les toiles exposées n’y sont pas et je manquerai la contemplation de certaines peintures — il y a belle lurette que j’ai composé mon Musée imaginaire en collectionnant les cartes postales, plus tard les livres, souvent offerts — ; cependant, je regretterai les "Nicolas de Stael" et les "Vieira Da Silva".

Je retiendrai une photographie très poignante de Giacometti dessinant le visage de Braque mort : le profil émacié du sculpteur laissant deviner une tendresse attentive.
Je n’oublie pas son dessin évoqué dans ma note du 28 février sur le serpent et la femme ; il me faut encore écrire une ou deux notes sur les mots dans les textes de Char — près de vingt occurences —avant de revenir au Serpent, le troisième Fascinant, que je lis toujours comme le contre-sens du mythe adamique — vous savez, cette histoire de la Genèse (III,1-24) où il est question d’une pomme, d’une femme, d’un serpent, d’un homme, de la connaissance, du bien et du mal, tous ces êtres sans majuscules !

J’ai glissé dans le panier, juste avant de passer à la caisse, Poèmes en archipel, anthologie de textes de René Char (en Folio, pas en Poésie/Gallimard) ; à Nantes, je l’avais plusieurs fois feuilleté et chaque fois reposé sur la table ; je n’aime guère, hors les miennes ou celles de très proches, les anthologies. Celle-ci, introduite par Pascal Charvet, est fencore ortement dominée par madame Char et Paul Veyne et annonce clairement son projet pédagogique “pour le grand public et particulièrement pour le public scolaire”. Et pourquoi pas ?
Ne sais trop qu’en penser ? Brève introduction au poème, précédée d’une introduction au recueil, en fausse page, de belles illustrations que l’on retrouve dans tous les bouquins sur Char : ça peut aider. Le choix ne cède pas à la facilité. Madame Char et monsieur Veyne acceptent à nouveau l’aphorisme.
Mais réduire les Dentelles de Montmirail à quatre d’entre eux m’évoque plus une amputation qu’une anthologie.
Quelle aurait été mon entrée dans Char avec un tel livre, il y a cinquante ans ? Je ne regrette pas le lyrisme obscur du bouquin de Pierre Berger ; il en rajoutait, mais n’atténuait point l’éclat du logos.

Ce logos de Char qui serait fichu de me faire à nouveau pratiquer la vertu théologale de l’espérance.
Mais non !

Revenir de tout l’avenir au présent et le garnir de son espoir même jamais réalisé.

lettre de Char à Camus du 4 octobre 47

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