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jeudi, 10 mai 2007

Chronique portuaire LI

« Trop longues... inintéressantes... du copiage... » Critiquées, ces chroniques ! Je persite cependant, car scanner les pages d'un vieux bouquin qui ne bénéficia que d'une édition très locale m'est une modeste contribution à la sauvegarde d'un patrimone nautique qui baigna mon enfance et dont mes errances des jeudis d'après-guerre sur le quai de la Fosse demeurent un si beau souvenir.
J'avoue prolonger ce bonheur ancien et combler ainsi mon ignorance d'alors.


Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1746. — LE "MARS" ET LA " BELLONE ".
Le 11 avril 1746, deux frégates nantaises: le Mars et la Bellone sortaient de la Loire, chargées d'annes et de munitions pour le Prétendant Charles-Edouard Stuart, et faisaient voile vers l'Écosse.
Le Mars, de 300 tx., 30 can. et 266 h., appartenait à M. de Seigné, et était commande par le capitaine Antoine Rouillé, de Nantes ; la Bellone, de 350 tx., 36 can. et 350 h., avait pour capitaine Claude Lory, également de Nantes.

Lorsque les deux frégates arrivèrent sur les côtes d'Ecosse, elles apprirent la défaite du Prétendant à Culloden, et la présence de trois navires ennemis dans les environs : elles se hâtèrent en conséquence de débarquer leurs munitions. Le 14 mai, au moment où elles se disposaient à repartir, les trois Anglais étaient en vue et faisant voile vers la baie où les deux frégates étaient en panne, se préparèrent au combat ; c'étaient la frégate le LÉVRIER, de 36 can., le senau BALTIMORE, de 18 can., plus un certain nombre de pierriers, fauconneaux et espingoles ; enfin un dogre de 16 can. Les deux Nantais, à bord desquels venait de monter le généralissime de l'armée du Prétendant, Milord Jean Drummond, Duc de Perth, accompagné d'un certain nombre de partisans du Prince, firent leur abattée afin de présenter le flanc à leurs adversaires ; et bientôt un mémorable combat s'engageait en vue des côtes entre le Mars et la Bellone et leurs trois antagonistes. Finalement les deux frégates nantaises l’emportaient, et faisaient voile vers Nantes tandis que les Anglais fuyaient au large. Le 22 mai, le Duc de Perth, mort la veille à bord du Mars, recevait la sépulture des marins ; et le 6 juin les deux frégates rentraient en Loire, non sans avoir amariné au passage le WILLES, de 400 tx. et 20 can., et le PEMBROKE, de 200 tx. et 16 can., venant de Saint-Christophe avec de riches cargaisons (1).

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(1) DE LA PEYROUSE-BONFILS, Histoire de la Marine française, t. II, pp. 282-8.
L. GUÉRIN, Histoire maritime de la France, t. IV, pp. 226 et suiv.

Commentaires

Oui, oui, persistez !
Ces chroniques sont passionnantes et éclairent par des textes bien documentés et agréables à lire des pans entiers de notre histoire maritime.
Ainsi, l'expédition Stuart illustre l'obsession française à vouloir se mêler des affaires d'Angleterre. Les "British" apprécièrent si peu qu'ils débarquèrent à Quiberon l'automne suivant et faillirent prendre Lorient en représailles !

Écrit par : patbdm | jeudi, 17 mai 2007

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