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jeudi, 05 avril 2007

Chronique portuaire XLVIII

Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution


1735. — PROJET DE BASSIN À FLOT À PAIMBŒUF.

On lit dans un Mémoire du Commerce de Nantes, daté de 1735 : « Les malheurs passés et les naufrages ont fait souhaiter aux habitants de Nantes la construction d'un bassin à Paimbœuf, pour y mettre leurs vaisseaux, leurs barques et leurs bateaux en sûreté » (1).

ÉMEUTE DE MARINIERS.

Le Bureau de Ville avait interdit aux portefaix, mariniers et gabariers d'entrer dans l'intérieur de la Bourse pour parler à leurs patrons, pendant les heures de réunion, afin de ne pas troubler les commerçants et armateurs par leur conversation bruyante. Ils prirent très mal la chose, et lorsqu'un gabarier eut été expulsé, le 12 août 1735, tous les mariniers et gabariers vinrent à la rescousse, firent irruption dans la Bourse et lacérèrent les affiches leur en interdisant l'entrée. La Milice, immédiatement mise sur pied eut grand peine à les rappeler à l'ordre, et deux gabariers seulement purent être saisis et emprisonnés (2).

1736. — EMPRISONNEMENT DE JACQUES CASSARD.

À plusieurs reprises, Cassard avait armé des vaisseaux à ses frais, et avancé des sommes importantes à Marseille et au gouvernement pour assurer le ravitaillement des côtes de Provence. Marseille, qu'il avait sauvée deux fois de la famine, se montra, à sa honte, d'une inconcevable ingratitude, et refusa toujours de le rembourser sous les prétextes les plus misérables.
Quant au gouvernement, loin de lui payer ce qu'il lui devait, il lui réclama avec dureté la valeur de quelques mauvais agrès et appareaux qu'il avait pris à l'arsenal de Toulon pour armer ses navires.

Cassard était pauvre et avait besoin de ce qui lui était dû ; il était, de plus, Breton, c'est-à-dire têtu ; d'autant plus têtu qu'il savait avoir raison. Aigri par les refus perpétuels qu'on lui opposait, réduit à la misère, jouet de la Cour qu'il haïssait et des cabinets de ministres où d'imbéciles laquais, incapables de comprendre l'homme se riaient du costume, Cassard était nevenu morose et irrité. En 1736, grâce à quelque protection, il obtint enfin une audience du ministre Fleury. Que se passa-t-il dans cette entrevue ? Le rude Nantais menaça-t-il réellement le ministre ? ou ce dernier résolut-il de se débarrasser d'un gêneur, solliciteur perpétuel, assez naïf pour croire que les coffres de l'Etat pouvaient en même temps s'ouvrir pour les courtisanes avides et pour les héros qui avaient faim ? On ne le saura sans doute jamais. Toujours est-il qu'en sortant de chez le ministre, Cassard, le grand capitaine, fut enfermé, le 5 février, au séminaire de Notre-Dame-des-Vertus, puis transféré, le 21 juillet, à la prison d'Etat du fort de Ham (3).


LE PORT DE NANTES EN 1736.

Les Étrennes Nantaises et de la Province de Bretagne pour l’année 1736 décrivent ainsi le port de Nantes : « La Fosse, ainsi appelée vulgairement, est le port où se fait le grand commerce ; les navires marchands qui s'y trouvent toujours en grand nombre y arrivent avec le flux de la mer. Elle consiste en un quai très large et long à proportion, bordé d'un côté de maisons magnifiques où logent les marchands qui trafiquent sur mer : la plupart de ces maisons ressemblent à des palais » (4).

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(1) LE BEUF, Du Commerce de Nantes, p. 162.
(2) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, t. V, p. 3.
(3) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, Jacques Cassard, pp. 150-2.
(4) DUGAST-MATIFEUX, Nantes ancien et le pays nantais, p. 224.


RAPPEL
Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908

scannées pour le blogue grapheus tis

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