samedi, 24 février 2007
pour une civilisation serpentaire
Char centenaire
À LA SANTÉ DU SERPENT
Un toast de défi où exacerbation des sifflements et appesantissement en terre sont affirmés.
Les vingt-sept aphorismes qui développent ce toast ne somment point, ils ouvrent et proposent, le toast ayant été porté, de demeurer debout.
Voici la “civilisation serpentaire” dont la venue sera demandée dans “À une sérénité crispée”
Pour que le même amour revienne
À cette cheminée qui fume
À cette maison qui saigne
Et le vide serait meilleur
Qu’ils soient heureux ceux qui tuèrent
Dans la mansarde du serpent !
LE SOL DE LA NUIT
Loin de nos cendres, 1926
Tu ouvres les yeux sur la carrière d’ocre inexploitable
Tu bois dans un épieu l’eau souterraine
Tu es pour la feuille hypnotisée dans l’espace
À l’approche de l’invisible serpent
Ô ma diaphane digitale !
L’Action de la justice est éteinte
Le Marteau sans maître
Ce matin, comme j’examinais un tout petit serpent qui se glissait entre deux pierres : « L’orvet du deuil », s’est écrié Félix. La disparition de Lefèvre, tué la semaien passée, affleure superstitieusement en image.
Feuillets d’Hypnos, 94
Prince des contresens, exerce mon amour
À tourner son Seigneur que je hais de n'avoir
Que trouble répression ou fastueux espoir.
Revanche à tes couleurs, débonnaire serpent,
Sous le couvert du bois, et en toute maison.
Par le lien qui unit la lumière à la peur,
Tu fais semblant de fuir, ô serpent marginal !
LE SERPENT
Quatre fascinants, in La Paroi et la Prairie
La Parole en archipel
Il glisse contre la mousse du caillou comme le jour cligne à travers le volet. Une goutte d'eau pourrait le coiffer, deux brindilles le revêtir. Âme en peine d'un bout de terre et d'un carré de buis, il en est, en même temps la dent maudite et décisive. Son vis-à-vis, son adversaire, c'est le petit matin qui, après avoir tâté la courtepointe et avoir souri à la main du dormeur, lâche sa fourche et file au plafond de la chambre. Le soleil, second venu, l’embellit d'une lèvre friande.
Le vipereau restera froid jusqu'à la mort nombreuse car, n'étant d'aucune paroisse, il est meutrier devant
toutes.
LE VIPÉREAU
Poèmes des deux années
La Parole en archipel
L’oiseau bêche la terre,
Le serpent sème,
La mort améliorée
Applaudit la récolte.
Pluton dans le ciel !...
Poèmes des deux années
La Parole en archipel
Nous avions retrouvé si aisément, dans le maquis, l’instinct de ramper que rencontrant la trace d’une couleuvre sur le sol caillouteux, nous appelions cette passée « les reptations perdues ». Avec une jalousie penaude.
Faire du chemin avec...
Fenêtres dormantes et porte sur le toit
Au bestiaire de Char, le serpent, le souple, le fragile, l’insaisissable, qui n’habite que dans l’accumulation de ses traces, comme blason, CONTRE le sens, pour d’autres horizons ?
Char avec ce “Fascinant” : un Moïse athée contre la trace du dieu, contre tous les dieux !
Victor Brauner l’avait bien identfié, qui délaissant le bâton de l'élu, met au poing de l'insurgé, le serpent.
...Restez fleur et frontière
Restez manne et serpent...
LES TROIS SŒURS, III
Le Poème pulvérisé
16:55 Publié dans Char à nos côtés | Lien permanent | Commentaires (0)
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