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mardi, 28 novembre 2006

un Jouve post-symboliste

à Étienne,
l’Homme du Lycosthènes
pour nos pensives adolescences
aux études du soir, quand nous nous repassions les lectures clandestines des symbolistes mineurs.


Sonnet
MCMVIII



Litanie tiède des sofas
enflant la lèvre ardant la peau
l’étoffe intime au vieil or las
les sueurs à des yeux d’oiseau.

Les cuisses, cuivres lourds des soies,
fumant l’encens de seuil, qu’endore
le fard entier et que flamboie
la vigne vierge au sperme odore.

Éclairée de glace, pointue
là, d’obscène buisson du corps,
cette guirlande qui conflue

entourante voit en effort :
— le Soleil innocent déduit
la corbeille dure des fruits.



tiré de ARTIFICIEL,
paru en 1908, dans les Bandeaux d’or,
puis édité en 1909.
En page de titre, trois épigraphes
tirés de Mallarmé, de Huysmans et... du Comte de Lautréamont (!).

Jouve ordonna très vite la destruction de ce recueil.

Post-scriptum : Note rédigée en préparant le Jouve de chez Seghers et en lisant le tome I de l'Œuvre complète, édition établie par Jean Starobinski, au Mercure de France, 1987.

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