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dimanche, 12 novembre 2006

valse et hésitation

Pour un temps, mais un temps seulement, comme me l'intiment amicalement F et Berlol, refermer le dossier de la Lecture Ouvrière.
Revenir aux Poètes d'Aujourd'hui de chez Seghers et à cette fameuse livraison de mars 1961, à Rhardous, piton solitaire dressé entre Djebel Bou-Maad et Forêt-Affaïne, dans l'Ouest algérien.
Rilke, Jouve, Pessoa, Reverdy ! À l'époque, Rilke mis à part, ils sont rares, confidentiels. Le jeune autodidacte n'en est guère impressionné, il s'est lancé avec appétit dans la quête.
Aujourd'hui, le lecteur qui avance en âge éprouve une plus grande humilité devant ces géants.

Je sors, au lendemain du colloque Lecture/Monde du travail, d'une belle fin de semaine sur les Rencontres Littéraires Portugaises, à l'Espace LU, là où Quignard n'est point venu. Les poètes portugais présents, Nuno JÚDICE entre autres, ont évoqué l'ombre immense — les ombres, devrais-je écrire, celles des soixante-douze (?) hétéronymes - de Pessoa. En 1960, l'édition française ne croulait point sous l'avalanche de titres. L'auteur de l'essai, Armand Guibert, était un pionnier.
Aujourd'hui, Bourgois, La Différence, Corti, Rivages alimentent le lecteur — pourtant, ce serait bien, des œuvres complètes dans des collections comme "Bouquins" ou "Quarto".

Mais, il y a Pierre Jean Jouve et ces jours si sombres de novembre qui s'annoncent, chaque année, depuis quarante-deux années, cette proximité de la mort que Jouve m'a tant aidé, non à apprivoiser, non à oublier, mais à côtoyer le plus sereinement dans cette "lumière de cendres" qui peut être acceptable pour un modeste vivant.
Pessoa ? Jouve ? Pessoa ? Jouve ?
Ce sera sans doute Jouve.

Mais parce qu'il faut survivre et dès ce soir, de Nuno Judice, l'homme de "la lumière de cendres" dans Simulation de la mort :

...Alors allonge-moi près de toi, endors-moi ;
et donne-moi l'étonnement de ceux qui ont osé ta nudité.

traduit par Michel Chandeigne

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