jeudi, 26 octobre 2006
Chroniques portuaires de Nantes XXVII
1646. — LE PORT DE NANTES EN 1646.
La « Description de la Ville de Nantes , où l'on fait voir ses commodités et ses avantages pour le commerce, par un habitant de cette ville », datée de 1646, décrit ainsi le port de Nantes :
« ..... Le Canal de la rivière de Loire, qu'on appelle communément la Fosse, à cause peut-être d'un beau quai élevé sur le long de ce canal vers le septentrion, qui d'un côté ayant les eaux coulantes de ce fleuve, de l'autre des maisons pour la plupart superbement bâties, et s'étendant jusques à plus qu'un quart de lieue, forme le lieu le plus agréable à la vue, et des plus commode au commerce de mer qui se puisse voir...
..... II est vraisemblable que la ville de Nantes porte ce nom et le navire pour son blason, pour dénoter la première et plus ordinaire proffession de ses peuples, qui a été de naviguer et exercer le commerce de mer ; et comme dans la langue latine on emploie souvent l'adjectif nantes pour signifier un navire qui vogue sur mer, comme même le poëte Virgile l'y emploie, il est probable que ce nom de Nantes a été imposé à cette contrée du pays, pour ce que le premier et le plus ordinaire exercice de ses peuples a été de naviguer et exercer le trafic sur les eaux....
... Aussi, qui considérera la situation de la ville de Nantes avouera facilement qu'elle a des commodités non pareilles pour exercer le commerce, tant au dedans que hors du royaume. Elle est placée non loin du grand Océan qui, par un flux et reflux quotidien envoie ses eaux jusques dans les fossés de ses murs, semblant se venir offrir au service de ses habitants, et les convier à bien user de cette commodité pour la navigation..... »
Cette description de la Ville de Nantes, constitue le Chapitre X de l'Ouvrage : « Le Commerce honorable, ou Considérations politiques contenant les motifs de nécessité, d'honneur, et de profit, qui se trouvent à former des compagnies de personnes de toutes conditions pour l'entretien du négoce de mer en France. Composé par un habitant de la ville de Nantes ». (Jean Éon, en religion Mathias de Saint-Jean, carme) (1).
COMPAGNIE DE COMMERCE ET DE NAVIGATION.
Par Lettres-patentes du 30 janvier 1646, Louis XIV autorisait le Maire et les Échevins de Nantes à créer une Compagnie de Commerce extérieur et de Navigation, Dans ces mêmes Lettres, il conviait les nobles à en faire partie ; et, en effet, depuis les Lettres-patentes du même Roi datant de 1645, les nobles et gens de Robe pouvaient, sans aucunement déroger, se livrer au commerce de mer (2).
1651. — BOURSE DES MARCHANDS.
La Bourse des Marchands était terminée depuis plusieurs années déjà, et cependant les commerçants négligeaient de s'y réunir ; aussi la ville l'afferma-t-elle en 1651 à des particuliers, pour la somme de 175 livres, à la seule condition de ne pas y vendre de vin. Du jour où ils en furent privés, les commerçants sentirent toute l'utilité de la Bourse ; ils rachetèrent en conséquence le bail, et prirent, à partir de cette année, l'habitude de s'y réunir (3).
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(1) DUGAST-MATIFEUX, Nantes ancien et le pays Nantais, p. 166.
(2) Archives de la Chambre de Commerce de Nantes.
(3) MEURET, Annales de Nantes, t. II p. 210.
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