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jeudi, 27 juillet 2006

Chronique portuaire de Nantes XV

AU XVIe siècle


1532. — FRANÇOIS Ier À NANTES - " LA NONPAREILLE "
En 1532, le roi François Ier, la Reine et le Dauphin se rendirent à Nantes ; la Ville avait envoyé au devant d'eux, à Ancenis, deux galiotes richement meublées, et garnies sur le pont de salons vitrés pour le service de la Reine, de ses Dames et des Princes (1).
C'est sous le règne de François Ier que l'on trouve la première mention d'un navire de haut bord construit à Nantes. Ce prince y fit construire en effet un vaisseau « extraordinairement grand » qui, au dire de d'Argentré : « pour sa démesurée grandeur fut appelé la Nonpareille » (2).

1537. — GABARES ET GALÈRE DE LA VILLE .

En 1537, la ville fit équiper à Barbin deux riches gabares pour aller prendre la reine de Navarre à la Gâcherie, chez son beau-frère, le Vicomte de Rohan. Cette princesse visita ensuite la Fosse et les vaisseaux, puis une galère de la ville la reconduisit jusqu'à Ingrandes (3).

1547. — GALÈRES ROYALES À NANTES.

Au début du règne de Henri II, Nantes était le centre des galères royales du Ponant, comme Marseille l'était de celles du Levant. Nous voyons en effet dans l'Ordonnance de 1547 : « sur le faict des gallères » que : « Le Roy ayant délibéré et résollu d'entretenir armée de gallaires, non seulement pour deffendre ses lieux et places maritimes, mais aussi pour offendre où et ainsi que l'occasion se pou-roit offrir et présenter, aura tant en Ponant que en Levant, es portz de Nantes et Marseille, jusques au nombre de quarante gallères... » (4).

Les galères, originaires de la Méditerranée, ce qui explique la présence de nombreux Italiens dans le grade de général des galères, étaient des bâtiments fins et élancés, avec deux ou même trois mâts garnis de voiles à antennes. Le plus généralement d'ailleurs elles naviguaient à la rame ; les rameurs, appelés « la chiourme », étaient recrutés parmi les condamnés, les prisonniers faits à l'ennemi, parfois même, en cas de besoin, parmi les marins de la flotte ou des engagés.
La chiourme occupait le centre du bâtiment, les deux extrémités étaient garnies d'un château, gaillard élevé, réservés, celui d'avant au capitaine, celui d'arrière à l'équipage, et tous deux munis d'artillerie.
Les galères étaient le plus souvent très richement équipées, surchargées de dorures et de sculptures, couvertes de tapis et ornées d'immenses dais d'étoffes coûteuses et d'innombrables pavillons et bannières. La galère royale de chacun des postes des Ponant et Levant, la « Réale », ainsi qu'elle était appelée, surpassait toutes les autres en richesse.

Henri II fit construire à Nantes le Grand-Henry et le Grand-Carraquen, « les deux plus grands vaisseaux qui fussent en France de ce temps-là », et même ; « les plus grands qu'on n'ait point vus en nostre « Océan ». Ils étaient d'ailleurs si grands, au dire des chroniqueurs, qu'ils furent : « délaissez pour estre trop lourds à mener » (5).

(1) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. II, p. 274.
(2) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. II, p. 298.
(3) MEURET, Annales de Nantes, t. II, pp. 11-12.
(4) LA RONCIÈRE, Histoire de la Marine Française, t. III, p. 455.
(5) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, t. I, p. 109

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