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jeudi, 06 juillet 2006

Chronique portuaire de Nantes XIII

Des origines à la fin du Moyen-Âge


1493. — LA " BOURSE ET ESCAPPE " ET LA CONTRACTATION.

Un des premiers actes de Charles VIII à Nantes, au lendemain de son mariage avec la Duchesse Anne de Bretagne, fut de rétablir, par Lettres patentes du 29 décembre 1493, la « Bourse et Escappe » que les marchands espagnols possédaient autrefois à la Fosse, mais qu'ils avaient transportée à la Rochelle pendant les dernières guerres (1).
Par ces mêmes Lettres, le Roi confirmait l'alliance particulière des commerçants de Nantes et de Bilbao, connue sous le nom de « Contractation », alliance qui durait déjà depuis plus d'un siècle et ne devait disparaître qu'en 1733.
Lors de sa création, cette association possédait même plusieurs navires communs aux deux nations, et appelés « navires de la Contractation », mais elle y renonça dans la suite.
Son but était d'assurer aux deux contractants l’échange réciproque de leurs produits, au prix le plus bas possible, et sans aucune des innombrables entraves résultant des droits et péages locaux. Les Espagnols demandaient à Nantes tout ce dont ils avaient besoin et c'est ainsi que, dans une lettre du sieur de Lusançay, commissaire du Roi à Nantes, on peut lire : « Messieurs de Bilbao ont écrit icy de leur envoyer un maître de danse pour « apprendre à danser à la française ».
La Contractation était en même temps confrérie religieuse, et possédait un autel aucouvent des Cordeliers où se tenaient ses réunions (2).


1496. — " CARAQUES " NANTAISES.

En 1496, Charles VIII demanda à la ville de Nantes de lui fournir deux grandes « caraques » destinées a transporter ses munitions et son artillerie en Italie, où il faisait campagne. La Ville fut obligée d'emprunter 3.750 livres, monnaie de Bretagne, pour la construction de ces deux vaisseaux, jaugeant chacun 1.000 tonneaux (3).
La « caraque » était le bâtiment de charge par excellence ; rond, massif et solidement lié. Elle avait fait son apparition dès le XIVe siècle, réalisant deux perfectionnements importants sur les types de navires précédents : la présence des haubans tels qu'ils existent encore de nos jours, et celle du gouvernail fixé à l'étambot.


1498. — " GALIOTES " NANTAISES.

La ville de Nantes possédait plusieurs « galiotes», et lors de la visite du Prince d'Orange, Gouverneur de Bretagne, et de sa femme, elle en fit ponter et décorer une et la mit à leur disposition pour les conduire à Tours (4).
Ces « galiotes» ou « felouques » étaient de petites galères, fines et rapides. Toutefois, on désignait également sous ce nom de « galiotes » des bâtiments de transport, de formes rondes et d'origine hollandaise.

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(1) LE BEUF, Du Commerce de Nantes, p. 28.
(2) Théodoric LEGRAND, Apunte sobre el commercio de Bretana con Espana. De la revista de Archivos Bibliotecas y Museos.
GABORY, La Marine et le Commerce Nantes au XVIIe siècle et au commencement du XVlIIe siècle, p. 61.
(3) G. TOUCHARD-LAFOSSE, La Loire historisque, pittoresque et biographique, t. IV, p. 103.
(4) TRAVERS, Histoire de Nantes, t II, p. 238.

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