Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 18 juin 2006

au hasard de la chaleur


J'étais en plein océan. Nous voguions. Tout à
coup le vent tomba. Alors l'océan démasqua sa
grandeur, son interminable solitude.

Le vent tomba d'un coup, ma vie fit « toc ».
Elle était arrêtée à tout jamais.

Ce fut une après-midi de délire, ce fut une
après-midi singulière, l'après-midi de « la fiancée
se retire ».

Ce fut un moment, un éternel moment, comme
la voix de l'homme et sa santé étouffe sans effort
les gémissements des microbes affamés, ce fut un
moment, et tous les autres moments s'y enfour-
nèrent, s'y envaginèrent, l'un après l'autre, au
fur et à mesure qu'ils arrivaient, sans fin, sans
fin, et je fus roulé dedans, de plus en plus enfoui,
sans fin, sans fin.


Henri Michaux
Ma vie s’arrêta
Lointain intérieur

Les commentaires sont fermés.