mercredi, 12 avril 2006
Cahin-caha
La tenue du blogue est, ces jours-ci, très décousue, sinon inexistante : sur la table de l’iBook, il y a des barrettes, des chichis, des papiers coloriés, gribouillés, découpés, des dvd et des cd de musiques que “n’aime pas papy fâcheux” - ce n’est pas tout à fait vrai, ni complètement faux ! Bref, il y a deux petites-filles bien aimées qui maîtrisent mieux (ou tout aussi bien) les écrans de la Toile et la chaîne haute-fidélité que les habitants de la maison.
Habituellement c’est une semaine - la Semana Santa - pour écouter Jean Sébastien Bach et les lamentos de ses Passions. Eh bien ! c’est Émily Simon et Madonna !
La fin de semaine a réuni pour deux jours dans la vallée de la Sèvre, au Moulin-Neuf, les AN et BR, liés depuis plus d’un siècle par le sang et par... la Vigne : des plus âgés qui sont entrés “dans l’enfance du Grand Âge” : de Ro, septante-trois années à Noah, un mois et huit jours.... S’y étaient joints quelques-un(e)s d’Algérie et de l’Éducation populaire.
Nous avons célébré et les Ans et la Vigne !
J’ai reçu un bel olivier à planter et le Livre des Exemples d’Ibn Khaldûn- voisinage totalement fortuit. Plus, plus, plus, dans une joile boite à chaussures, de quoi enrichir la “librairie” des Pléiades incomplètes : Nerval, Giono, Borgès, Gracq !
Ce sera un vrai bonheur que je retarde, d’aller rue de la Fosse chez Coiffard, effleurer des yeux, du doigt, les dos colorés et striés d’or.
Ce goût me vient sur le tard : je n’acquiers plus qu’en “Poche” ou plus rarement - très rarement - en “Pléiade”.
Jérôme le vigneron, celui qui perpétue la tradition des aïeux de Belle-Vue était là avec ses vins : le Muscadet du domaine, le Chardonnay, le Cabernet, son "Champ des Cailloux", une petite merveille rouge vieillie en fût de chêne, depuis trois ans médaillé au Salon de l’agriculture de Paris. Il a opté pour de petites surfaces, il fuit les négociants, il s’est bâti un réseau de cavistes et d’amateurs. Le cellier de Belle-Vue est devenu un antre d’alchimiste.
Il n'y a que le Muscadet en fût de chêne qui fut objet de polémique entre générations
Le Moulin-Neuf est à quelques pas en amont de ce paysage “à l’italienne” que décrit Gustave Flaubert :
« Sur un coteau au pied duquel se joignent
deux rivières; dans un frais paysage égayé
par les claires couleurs des toits
en tuile abaissés à l'italienne,
près d'une longue cascade qui fait
tourner un moulin tout caché dans
le feuillage, le château de Clisson
montre sa tête ébréchée par-dessus
les grands arbres.
A l'entour, c 'est calme et doux.
Les maisonnettes rient comme
sous un ciel chaud; les eaux font
leur bruit, la mousse floconne sur
un courant où se trempent de
molles touffes de verdure. L'horizon
s'allonge d'un côté dans une
perspective fuyante de prairies et,
de l'autre, remonte tout à coup,
enclos par un vallon boisé dont un flot vert
s'écrase et descend jusqu 'en bas. »
GUSTAVE FLAUBERT,
Par les Champs et par les grèves, 1847.
17:55 Publié dans les diverses | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
j'en connais dans mes ateliers si je leur disais que sur ma table y a barrettes et chichis comme chichon ils y verraient bien autre chose comme fumée sur le blog!
Écrit par : F | mercredi, 12 avril 2006
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