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dimanche, 05 février 2006

Dans les parages

Quand les prophètes se sont éloignés, quand les croyances ne sont plus que des belles effiloches de chants et de musiques - le chant des Laudes, ce matin, venant d’une abbaye cistercienne - quand aux tables de l’amitié certaines places se tiennent désertées, quand on s’avance vers le terme, il est bon d’entendre, à voix chuchotée, la philosophie.
Hier matin, en dépit de mes rognes et décisions précédentes, j’ai haussé le potentiomètre de France Cul : Finkielkraut avait invité deux philosophes pour tenter d’éclairer la question « Est-il encore possible d'apprendre à mourir ? », Françoise Dastur et Fabrice Hadjadj.

Au mitan de l’émission, voilà que surgit Giono à travers Mort d’un personnage que j’ai récemment ouvert. Finkielkraut de lire :


“Ce qui m’aida aussi, ce fut ce squelette sous parchemin : ces deux cotylédons d’os iliaques, ces cavités pelviennes dans lesquelles la peau s’enfonçait et dont il fallait que je nettoie le fond avec de petites houppes de coton, ce pubis rocheux, ce sexe ruiné sous des herbes blanches.“


Je prolongerai par quelques lignes :

“Je songeais aussi qu’il s’agissait d’un être d’une très grande qualité et qu’il n’y avait jamais eu de mensonge en elle. Sa longue ruée patiente vers celui qu’elle avait perdu était aussi naturelle et aussi inéluctable que sa violente ruée précipitée vers les matières de la terre au dernier moment. Sa passion se mettait en place dans la condition humaine.”


Je n’avais pas encore lu Mort d’un personnage ; je n’ai pas encore lu Le bonheur fou. Eh, oui ! il est des béances dans un parcours de lecteur.
Je ne regrette point cette approche tardive. Plus tôt, étais-je mûr pour une telle lecture ?

Quand Sarabande de Bergman nous atteint, on ne peut que regretter ce que le cinéaste eût fait de la geste du Hussard sur le toit.

Commentaires

Ne vous excusez pas de ce que vous n'avez pas lu. C'est du bonheur qui est devant vous ! Moi aussi, j'ai tout fait dans le désordre (mais j'étouffais dans l'ordre...).

Écrit par : Berlol | lundi, 06 février 2006

Bien sûr ! Que de bonheur dans les pages et les écrans à lire ! Et puis Giono, n'a-t-il pas lui-même écrit dans le plus appétissant désordre ? "À sauts et gambades" avoue l'ami Montaigne.

Écrit par : dachlmat | lundi, 06 février 2006

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