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vendredi, 03 février 2006

"Je vous salue, Marie !"

La presse énumère les précédents “blasphèmes” qui agitèrent les dieux, les croyants, les auteurs, les cinéastes, les dessinateurs.
Je n’oublie pas - les journalistes semblent avoir oublié - “Je vous salue Marie”, de Jean-Luc Godard.

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Quand, au printemps 1985, le film sortit à Nantes, au Katorza, avec MJ et JP,nous y entraînâmes quelques stagiaires : les ciné-clubs étaient encore une activité culturelle prisée.
Dans la file d’attente pour prendre les billets, je m’étais étonné de la présence de deux personnes plus qu’âgés, public assez surprenant à l’époque pour un cinéaste plutôt sulfureux.
Je ne compris, comme les amis qui m’accompagnaient, la tactique de ces deux personnes fort pacifiques au demeurant qu’à la première séquence du film : elles s’étaient introduites dans le seul but d’ouvrir les portes de sécurité à leurs comparses qui se tenaient à l'extérieur .
Nous fûmes bombardés de grenades lacrymogènes et de boules puantes.
Le directeur du cinéma voulut interrompre la projection et faire évacuer la salle.
Mouchoirs au nez et à la bouche, nous exigeâmes qu’on ne céda point à cette maigre violence et que se poursuive le film, après aération de la salle.
Le groupe d’intégristes nantais se maintint toute une semaine durant, rue Corneille, devant l’entrée du Katorza, ayant établi un sanctuaire marial de pleine rue où se dévidérent à longueur de projection du “Je vous salue, Marie”, des chapelets de repentance et d’imploration pour leur propre salut et celui des blasphémateurs, Godard , grand impécateuren tête, suivi de la cohorte des spectateurs impies, attirés par ce petit scandale, qui ne seraient sans doute jamais allé voir un “Godard”.

Post- scriptum : La Binoche était au générique ! Déjà !

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