mercredi, 26 octobre 2005
Le 26 octobre 1955, à bord du Banfora
Sur le Banfora, au large du Maroc
le mardi 25 octobre 1955
Nous avons quitté Casablanca, hier soir lundi à 17 heures 30.
Je m’y suis promené seul quatre heures durant. Très belle ville, un mélange de buildings américains et d’arabes hirsutes aux gandouras dépenaillées, se balançant sur de petits ânes, une ville de femmes voilées aux mystérieux regards.
Partout, des visages hostiles, des cordons de militaires armés jusqu’aux dents : filtrages et contrôles incessants : une atmosphère damnée.
20 heures : grosse chaleur. À Casa, la matinée d’hier était un matin de printemps de France.
Petite houle.
Sur le bateau, il y a de jolies demoiselles, des messieurs ventrus, des matrones au profil écrasant.
Nuit . Rien que la mer, toujours immense, toujours recommencée, je suis resté des heures à la contempler... j’écris quelques vers, je dors, je contemple la mer.
Le contexte du voyage
En Algérie
Cela fait un an que l’insurrection a éclaté.
Le 25 janvier 1955, Jacques Soustelle est nommé Gouverneur général en Algérie.
Le 2 avril, l'Assemblée Nationale vote l'état d'urgence pour l'Algérie.
Le 20 août, vague d'attentats et de massacres dans le Constantinois.
Le 24 août, rappel des réservistes pour l'Algérie.
Le 8 novembre, Salan dirige les opérations militaires.
Au Maroc
Depuis 1951, la situation est très troublée, la France refusant la négociation et exilant le sultan Mohammed Ben Youssef.
Le 5 novembre, rétablissement du sultan qui s'appelle désormais Mohammed V, sur le trône du Maroc par Edgar Faure.
Le 6 novembre, accords de la Celle-Saint-Cloud mettant fin au protectorat français au Maroc.
Le 16 novembre, retour triomphal à Rabat de Mohammed V.
En Tunisie
Le problème du protectorat tunisien a été réglé en mai 1955 avec le retour d’Habib Bourguiba.
Mais l’indépendance définitive ne prendra effet pour l’un et l’autre pays qu’en 1956.
L’AOF, Afrique Occidentale Française, est toujours partie intégrante de l’Empire colonial français.
Cette note est dédiée à Lo., mon frère, qui fut le premier jeune lecteur de cette correspondance.
14:15 Publié dans les voyages | Lien permanent | Commentaires (25)
Commentaires
Il est donc possible de cheminer dans un temps présent et passé mélé avec des compagnons de voyages croisés sur la toile et d'embarquer ou d'être embarqué dans le partage d' un bout de route en commun vers des
paysages et des destinations qui se découvrent chemin faisant.
françois
Écrit par : F Jost | jeudi, 27 octobre 2005
Écrit par : Berlol | mardi, 01 novembre 2005
f
Écrit par : F jost | jeudi, 03 novembre 2005
Merci et bonnes fêtes
Écrit par : Didier | dimanche, 25 décembre 2005
...d'une note écrite le 26/10/05 évoquant le 26/10/1955 à bord du Banfora, au large du Maroc s'accrochent à ce navire voguant dans le sillage du temps, Assia Djebar, Berlol, Didier- que je ne connais pas- en ce 25/12/05, jour de retrouvaille dans la demeure de mon pére qui nous a quitté en février dernier.
Chemin faisant, à la croisée de routes particuliéres, s'inscrit sur la toile de surprenantes correspondances et de compagnonages ici et maintenant et hors du temps
François
Écrit par : F Jost | lundi, 26 décembre 2005
Je n'ai donc que des souvenirs heureux, très heureux de ce paquebot !
Croyez-moi, le Banfora en était à l'un de ses derniers voyages ; je pense qu'il fut désarmé en 1956, mais il me paraissait fort bien commandé !
Écrit par : grapheus | lundi, 26 décembre 2005
Je ne suis pas un habituel des blogs. Des évènements récents de ma vie ont réveillés des questions sur la disparition de mon père. Mais le web permet des rencontres que l'on croit parfois impossibles.
Mon père Emilien BONNEAU, originaire de CREST, était marin dans la marine marchande et à fait de nombreux voyage à bord du Banfora. Il était du dernier voyage de ce bateau. IL a ensuite embarqué sur le Foch (marine marchande).
Mon père a disparu en mer le 22 avril 1958.
Il était né en 1914 dans les hautes Alpes.
Je viens de perdre ma mère et nous avons trouvé des documents concernant ses voyages avec notamment son livret maritime.
J'ai une carte postal du Banfora. Je l'ai numérisée et je peux vous la transmettre.
J'ai d'autre part une photo, prise dans la salle à manger à l'intérieur d'un bateau, où mon père figure en compagnie d'autres marins. Je ne peux certifier qu'elle a été prise sur le Banfora.
Inconnu(s) je vous salut et peut être à bientôt par messagerie. Je n'ai pas le Haut débit mais cela ne saurait tarder.
Michel Bonneau
Écrit par : BONNEAU Michel | vendredi, 16 janvier 2009
En 1951, j'avais 12 ans, et j'ai voyagé sur le Banfora de Marseille à Pointe Noire, où je suis arrivé le 17 août 1951, je suis resté 50 ans au Congo. j'aimerais beaucoup recevoir des photos du Banfora. Vous en remerciant par avance.
G Lour
Écrit par : Lour Georges | mercredi, 27 avril 2011
Écrit par : Francoise Cogitore | jeudi, 11 septembre 2014
Aujourd'hui je suis âgèe de 82 ans et suis très nostalgique de ces voyages effectués sur la banfora, le brazza et le foucauld.
Toute photo concernant le banfora m'intéresse forcément.
Micheline CAT
Écrit par : cat micheline | mardi, 10 mars 2009
Je ne trouve pas les mots pour décrire ma nostalgie, ni mes souvenirs, ça viendra peut-être...
Nous étions début septembre 1956, le paquebot "Banfora" faisait son dernier voyage, il avait un très fort gite qui l'obligeait à prendre sa retraite...comme la majorité des passagers, dont mes parents. Ce fut une vraie croisière, escale tous les jours ou presque, fête tous les soirs.
J'avais 17 ans, par le plus grand des hasards, ma jeune amoureuse était du voyage. Ne rêvaient pas,à l'époque, nous étions très prudes.
Merveilleux voyage, mais La séparation à Marseille fut terrible, nos chemins ... Mon coeur c'est arrêté. Je ne le savais pas. Il s'est remis à battre cette semaine,"par le plus grand des hasard"...
Je cherche, témoignages, précisions, photos du voyage,ou du Banfora. Veuillez pardonner ma maladresse. Merci d'avance si vous pouvez m' aider. Cordialement !
Écrit par : jean-claude castiglioni | samedi, 12 décembre 2009
Écrit par : PICONE Jean Pierre | lundi, 21 décembre 2009
Écrit par : Bertrand Guy | jeudi, 12 mai 2011
En faisant des recherches sur des informations sur les navires sur lesquels le deuxième mari de ma grand-mère a commandé, je suis tombé sur ce blogue. Il s'appelait Jean-Baptiste Gonfard. Je ne l'ai malheureusement jamais connu car il est décédé avant que je naisse. Si vous avez des anecdoctes ou des histoires sur son compte ou sur la vie à bord, n'hésitez pas à me contacter. Je peux retrouver quelques photographies dans les affaires de ma grand-mère.
Écrit par : Xavier Vincent | jeudi, 01 septembre 2011
Écrit par : corazzini | samedi, 21 janvier 2012
Écrit par : Menard Claude Xavière | mardi, 14 février 2012
Écrit par : grapheus tis | mardi, 14 février 2012
Embarquement à bord des chaloupes au wharf de Lomé.
Descente et montée à bord dans les nacelles , par mer formée: la peur de ma vie!
La climatisation du bord et son odeur caractéristique, ces repas, ces goûters pour enfants, les jeux et les bruits , les odeurs et la sacro-sainte passerelle où officiaient les Dieux!
Quelle époque! J'ai encore quelques très pâles souvenirs. Notamment celui où ma mère jeta mon casque (colonial) au travers du hublot, sous prétexte que je n'en aurai plus besoin! Je ne me souviens pas avoir eu de plus grand chagrin depuis.
Les escales et leur folklore.
L'émotion m'étreint encore.
Je dois avoir une photo du bateau quelqu part. je la communique dès que je la retrouve.
Amitiés à vous !
Écrit par : Yves Romer | samedi, 02 mars 2013
En 1941, avec mes parents, nous quittions Dakar pour rentrer en France après la tentative gaulliste avortée de débarquement. Nous voyagions à bord du Banfora. Au large de la Mauritanie, nous avons été arraisonné par un corsaire anglais et détournés sur Freetown, où nous sommes restés 3 mois avant d'être rapatriés vers Casablanca par un navire portugais.
Je recherche des informations sur cet arraisonnement : date exacte, nom du navire arraisonneur, etc. Pourriez-vous m'indiquer une voie de recherche, parce que je ne trouve rien sur Internet.
Merci.
Écrit par : hilaire | dimanche, 24 mars 2013
Écrit par : SAGOT | mardi, 08 avril 2014
Nous avion tres peu de bagages car les Savoie et les autres bateaux avaient ètè coulés dans le port avec toute leur cargaison ( 3 morts sur le Savoie)Mais à l'arrivée à Dakar nos bagages avaient considérablement grossis, comblés que nous étions de bonbons chocolats chewing gum et conserves en tout genres ,cadeaux des américains (j'avais neuf ans et c'était le paradis).
Écrit par : SAGOT | mercredi, 09 avril 2014
Bertrand SAGOT 06 82 31 26 16 et sagotbertrandjulien@orange.fr ( j'habite moitié à Versailles et moitié à Hatten en Alsace ) je suis agé de 80 ans .
Écrit par : SAGOT | jeudi, 10 avril 2014
Mi décembre nous quittons Marseille, nous partons, ma soeur ainée, ma soeur jumelle et moi avec ma mère qui attend un bébé qui naîtra à Abidjan en 1952, rejoindre mon père déjà installé à Abidjan Nous vivons ces quelques jours de voyage dans un monde féérique pour des enfants et le comble fut pour nous, de passer Noël 1951 sur ce navire. Le père Noël, même si nous n'y croyons plus nous donne des cadeaux, les jeux et l'organisation des loisirs est extraordinaires. Quand nous rentrerons en France plus tard , c'est d'une autre planête que nous croyons arrivés.
Une violente tempête sévira lors de la traversée en Méditérannée.
Nous ferons escale à Casablanca , découvrirons très rapidement cette ville et continuerons notre périple à bord de ce bâtiment que nous ne finirons pas d'arpenter.Manque des photos souvenirs...
Écrit par : A . Rabanel | lundi, 01 avril 2013
Écrit par : BENOIT | samedi, 16 novembre 2013
Quant à la chanson que vous évoquait "Blue Diamond" (Ramona , en français) ma mère l'écoutait chantée je crois par Gloria Lasso.
Moi, la chanson qui me reste "Le loup, la biche et le chevalier" d'Henri Salvador et pour les adultes qu'étaient mes parents "Un petit chien dans la vitrine" chantée par Line Renaud et bien d'autres...
Et ce générique "Guillaume Tell" de Rossini annonçant les infos sur la radio TSF. Cet air de musique classique ne m'a jamais quitté. cela date de 1951/52
Souvenirs...
Écrit par : A. Rabanel | vendredi, 18 avril 2014
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