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dimanche, 24 avril 2005

Vous dites "coopération décentralisée" ?

Fin de semaine active, pluvieuse, autour de notre jumelage avec les amis sénégalais et allemands.
Ils sont venus nombreux de Ginsheim. Les représentants des dix villages de la communauté rurale de Baalu étaient là.

Coopération, assistance technique, aide humanitaire, soutien caritatif... Tiers-Monde, sous-développement, en voie de développement, Nord-Sud... Plus récemment, mondialisation, développement durable, commerce solidaire... Dans le tohu-bohu des vocables, le simple citoyen, parfois, s’égare.
Et quand il s’engage dans des actions de coopération décentralisée, il plonge dans l’ambiguité des sens et les tensions des rapports humains. Et lui parait bien lointaine l’image idyllique qui est parfois celle que beaucoup se faisaient des jumelages entre villes, relations chaleureuses qui s'agrémentaient de banquets, vins d'honneur et autres voyages d'agrément.

Il y a une belle tension dans le titre un tantinet audacieux de notre lettre d’information, que nous faisons paraître depuis deux ans : Bouguenais Sans Frontières.
Bouguenais, affirmation d’une géographie minuscule.
Sans frontières, élargissement aux dimensions du vaste monde. Le coin de terre et la planète. Le local et le mondial.

Et nous prétendons faire. Et faire avec d’autres ! Des Allemands, des Sénégalais, des Roumains. Depuis peu, des Palestiniens, des Nicaraguayens.
Mais faisons-nous avec ? Ou faisons-nous pour ?

Il est vrai que la coopération décentralisée a rapproché le simple citoyen du vaste monde. Cette nouvelle proximité entre communautés nous donne liberté de nous organiser selon nos propres modes, la capacité de suivre les actions décidées dans la mouvance et la transformation. Échanges, soit ! Mais aussi confrontations de nos comportements, de nos modes de pensée et façons d'agir.
Nous revenons de loin, d’un passé lourd de violence, de conquête. Quelles traces encore en chacun d’entre nous ?
Mais se dessine sur ce vieux monde, l’émergence de communautés qui se bâtissent sur le désir commun et l’entente, plutôt que sur le pouvoir et la domination.

En balbutiant, en réfléchissant, en philosophant, nous tentons ensemble de faire.











Au délit de faciès, substituons donc l’exigeante philosophie du Visage de l’autre que dessinait Emmanuel Lévinas, philosophie qui requiert ma responsabilité dans la rencontre avec autrui.

« Ne pas déplorer, ne pas rire, ne pas détester, mais comprendre. », écrivait Spinoza, autre vieux philosophe, en un temps tout aussi chaotique que l’actuel.
Décidemment, nous n’en sortirons pas indemnes !

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