lundi, 28 mars 2005
Pour une septuagénaire adolescence
L'Harmonie a pris des précautions sans nombre pour assurer aux vieillards de l'un et l'autre sexe les charmes et délassements de l'amour.
(...) Doutera-t-on que toute femme âgée n'embrassât à l'instant ce nouveau culte s'il pouvait s'organiser d'emblée et procurer à chaque femme sexagénaire les illusions et jouissances amoureuses de Cléopâtre ou Ninon ? Le culte amoureux enlèverait donc à son apparition la classe la plus attachée au culte Civilisé, celle des femmes avancées en âge.
Qu'on ne se hâte pas de préjuger sur les moyens d'exécution, d'argumenter sur l'impossibilité de rendre aimable et faire adorer un octogénaire (...); les octogénaires de l'un et l'autre sexe verront dans l'Harmonie une brillante jeunesse idolâtre et complaisante avec eux.
(...) Il s'agit d'assurer aux personnes de tout âge le charme de l'amour aussi pleinement qu'on peut le trouver au bel âge.
(...) L'Harmonie assure (le plaisir amoureux) aux centenaires comme aux jouvencelles et jouvenceaux, pourvu qu'il leur reste assez de force et d'intelligence pour (y) prendre part.
Charles Fourier
Vers la liberté en amour
Le feuilletage des écrans de remue.net, qui n'est donc point une si grosse machine littéraire que cela - il m'arrive d'amplifier de légères et passagères amertumes - m'a donné idée de prolonger la chronique de Dominique Hasselmann sur "l'inactualité persistante de Charles Fourier".
Et d'ajouter un splendide portrait du grand libertaire, visible au musée des beaux-arts d'Agen.
Fourier on s'est moqué mais il faudra bien qu'on tâte un jour bon gré mal gré de ton remède
André Breton
Ode à Charles Fourier
23:35 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
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