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samedi, 26 mars 2005

En guise d'œuf de Pâques

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Non, ce n'est pas André Breton, ressuscité !
Ce n'est pas non plus la note présentant le BRETON de chez Seghers (le n°18, ce sera à l'automne).

C'est une espèce de dette qui remonte à la triste semaine où "l'on" brada le 42 rue Fontaine
Breton est photographié* par Cartier-Bresson sur les bords du Lot et il ramasse des galets plutôt rares, des agates.
Et ces agates, j'avais proposé à François Bon qui fut l'un des initiateurs de l'opposition à l'inique braderie, de demander leur restitution au fleuve d'origine. Il m'avait demandé quelques références attestant la véracité de la cueillette pour appuyer "notre" exigence de restitution. J'avais souvenance de cette image, mais archivée où ?
Je l'ai découverte cet après-midi - on trouve les œufs de Pâques qu'on mérite à l'âge qu'on a -
en cherchant pour l'homme du Tiers-Livre une citation de Roland Barthes ; car depuis le passage de Berlol dans l'antre d'Hubert de Phalèse et l'approche du colloque de Cerisy sur Toile et littérature, ça pense intensément sur le réseau Journal littéréticulaire/Tiers-livre et consorts.

Voilà donc manière de ne point oublier qu'il est possible de bazarder la beauté en notre société mercantile - l'horizon européen qu'on nous demande d'approuver étant loin d'éclaircir les choses - et ce en toute bonne conscience affairiste.

En cette veillée pascale, je ne souhaite donc à personne une belle résurrection, approfondissant mes doutes quant à une telle espérance, m'exerçant à pratiquer "le désespoir et la béatitude" en toute sérénité.
La renaissance printanière suffit à ma joie ! Que ce soit ainsi pour les vôtres !


* La photographie a été publiée dans un Nouvel Obs de l'année 1970, découpée et glissée dans un dossier que le Monde des livres avait consacré à Breton quand paraissaient en poche l'Anthologie de l'humour noir, Point du jour et les Pas perdus.
C'était le 27 juin 1970 et François Bott, José Pierre, JeanMarie Dunoyer, Michel Chaillou, Gilles Lapouge signaient les chroniques du dossier.
On(!) se préparait un bel été encore loin des "sous-tifs", petites culottes, caleçons, chaussettes de madame Ernaux et de monsieur Marie. Passent encore les avatars sexuels - rarement désagréables - mais les négligences de couloir et l'absence de programmation de la machine à laver nous éloignent de l'Amour fou et de la quête de Graal, le silence infernal du tambour de ladite machine atterrant monsieur Vilain (le Monde des livres du 17 février 2005).

Ô tempora ! Ô mores !

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