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samedi, 18 décembre 2004

De retour après traversée de certaines lassitudes

Comment reprendre une chronique interrompue depuis le 7 décembre parce que le monde - bruits, visages, paysages, brumes, paroles, rires, haines , nourritures, livres, images, voix, à nouveau visages - vous a tant traversé que vous en demeurez pantelant aux bords de votre écran ?

Cahiers d’écoliers ? écran ? bloc-notes ? blogs ?
Décidément, je ne suis point chroniqueur, diariste, bloggeur ! Ni poète, ni écrivain ! Un écrivant, sans doute oui !
J’aime bien le mot “barthésien” en diable et cet usage du participe présent dont sont friands mes anciens Grecs ! Écrivant qui va son chemin hors des appareils, des usages littéraires, des systèmes de valeurs, des cadres de référence.

Nous sommes des écrivants, n’est-ce pas ?
La blogosphère : une rumeur immense, et paisible et joyeuse et triste, d’écrivants...

Comment et pourquoi donc reprendre ?
Eh bien ! Parce que le “phalanstère” se manifeste au hasard des rencontres de la semaine. Sur les sentiers, au téléphone, dans la rue, au moulin de Bec où les flûtes de Naudet, de Boismortier et les sonnets de Louise Labé s’allient à nouveau.
Il se manifeste peu par l’entremise du “commentaire”, cet outil de blog pas très bien apprivoisé. Et pas encore par leur propre mise en écriture sur la Toile.
Quelque espoir ! Frémissements infimes sur les écrans amis.

Comment donc reprendre enfin ?
Une insomnie suffit.
Quand la pensée s’égare en velléités, s’effiloche de solitude nocturne, quand le corps las n’a point courage pour lever le bonhomme : mettre les écouteurs et les voix surgissent des nuits de France Cul, au hasard des rediffusions.
Le père Morin et son Éthique a bien failli me remettre à l’écran, mardi passé dans l'émission For intérieur... Cette nuit, plus d’un quart d’heure avec deux voix inconnues : la grave, d’un homme qui dit son enfance, ses musiques, la féminine, si jeune aux infimes et savoureuses hésitations étrangères, mais menant si bien l’engendrement de la parole, une “bonne” intewiouveuse” , quoi *?
L’insomniaque s’agite lentement sur la couche au gré des accords et des désaccords avec ce qu’énoncent les deux voix. Dommage ! Il semble que la voix de l’homme écrive littérature et écriture en majuscules.
Mj - et je lui en sais tendrement gré - m’a désappris cette fâcheuse inflation typographique. Ayons recours le plus souvent possible à la méditation sur le lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale (sic) : les rois, papes, négus, archevêques, présidents et autres directeurs et ministres se composent normalement en bas de casse.
Humour du “normalement”.

* C’était, rediffusées, les affinités électives du 16 décembre. Je ne sais si je lirai Christian Gailly, mais je prends rendez-vous avec Francesca Isidori.
Dans les livres de ces jours, bien envie de m’embarquer dans l’Éthique d’Edgar Morin, quand monsieur La Martinière - dont le nom propre pourrait être mis en bas de casse, la typo faisant sens, cf. plus haut - le mettra, par Seuil sauvé des eaux, de nouveau à l'étal des libraires nantais.
Et puis, sinon de le lire, mais tout simplement de le poser sur la table, cet “objet imprimé non identifié” - dixit le jeune libraire des Abbesses - d’un certain Onuma Nemon, titré Quartiers de On chez Verticales.

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