Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 29 octobre 2004

Virée d'Aquitaine


Entre le 21 et le 28 novembre
allant chercher Noémie et Célia en Agenais
Halte dans la longue amitié de nos années algériennes chez Colette et Jo.
Si l’une peint et jardine, l’autre écrit.
Clos-Favols est un agréable jardin et le vin y est bon.

clofav.2.jpg



Après son “Homo capiens” et “Baniane, une Algérie fraternelle”*, Jo s’est engouffré dans des recherches bibliques et coraniques : il accumule écrans et pages sur son ordinateur, livres de référence en sa bibliothèque...

Pêle-mêle,
Foi et savoir de Jacques Derrida,
em>La Bible dévoilée de Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman,
Islam et liberté de Mohamed Charfi,
Textes akkadiens d’Ugarit, présentés par Sylvie Lackenbacher,
Les nouveaux penseurs de l’Islam de Rachid Benzine,
L’âge d’or de l’Islam de Aly Mazahéri,
La condition de la femme dans l’Islam de Mansour Fahmy,
Le moine, l’imam et le rabbin, avec le bénédictin Benoît M. Billot, Zuhair Mahmood l’imam et Michel Serfaty le rabbin,
De Chahdortt Djavann, Bas les voiles et Que pense Allah de l’Europe ?

jusqu’à

Les chamanes de la préhistoire de Jean Clottes et David Lewis-Williams.

J'avoue que je me suis écarté de son questionnement ; "mes" Grecs sont un autre viatique.

Il serait difficile de ne pas citer le trésor de sa bibliothèque , les dix-sept tomes des

Œuvres complètes de Saint Augustin,
traduites en français pour la première fois,
sous la direction de M. Raulx,
Doyen de Vaucouleurs,
Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, Éditeurs
publiées en 1864 et 1871.

Pierre Mamet, curé de la Mission de France et vieux compagnon de lutte pour l'indépendance algérienne,qui habita le presbytère de Soukh-Arhas - le lieu de naissance du grand homme - lui en fit don.


Le tome XIV, celui des œuvres polémiques, s’ouvre sur une petite merveille à la Prévert, un inventaire des hérésies qui ont méchamment surgi dès que le Seigneur se fut évanoui dans les cieux ; de I à LXXXVIII, quand le chat n’est plus là, les souris dansent et Augustin ne peut attendre la venue, quinze siècles plus tard, de l’inénarrable Jean-Paul II, il lui faut de suite ferrailler contre

les Simoniens, les Ménandriens, les Saturniniens....
les Nicolaïtes...
les Colorbasiens...
les Pépuziens...
les Tessarescédécatites....
les Apollinaristes...
les Antidicomarites...
ceux qui ne sont pas d’accord avec l’état du monde - déjà -
ceux qui marchent nu-pieds...
les Jovinianistes, les Abéloïtes, les Pélagiens ou Célestiens.

Ce sont les derniers et quatre-vingt-huitièmes.

Bel appauvrissement en seize siècles !
Ce ne sont point :
les Méthodistes, Luthériens, Presbytériens, Épiscopaliens,
les Évangélistes, Baptistes, Pentecôtistes, Témoins de Jéhovah, Mormons
e
t autres Adventistes,
les Orthodoxes, Coptes et Maronites - y ajoutant même
les Chiites et les Sunnites, les Soufis, Kharéjites et Maléchites

qui parviendront au chiffre LXXXVIII et ébranleront la certitude romaine.

Certains d’entre eux – réintégrons les catholiques romains - éliront peut-être même Bush Junior !

Contre ce enfouissement marécageux, retour à René Char :
« Obéissez à vos porcs qui existent. Je me soumets à mes dieux qui n'existent pas. Nous restons gens d'inclémence. »


Alentour de Clos-Favols, Blaye n’est pas loin et son si tendre Jaufré Rudel apaise de ces divagations politico-divines, par sa complainte d’amant :

Jamais d’amour ne jouirai
Si je n’aie joie d’amour de loin
Plus noble et plus gentil n’en sais
En nulle part, ni près, ni loin
Tant est son prix constant et vrai
Qu’être captif des Sarrasins
Me serait être tout près d’elle
.


Que s’y reconnaissent mes trop lointaines Comtesses de Tripoli !



* Joseph SAOUTER, Homo Capiens
Baniane, une Algérie fraternelle

aux Éditions Reconnaissances, 11 rue du Télégraphe, Paris 20e.

Les commentaires sont fermés.