mardi, 30 avril 2019
Côtes américaines du Pacifique — IV
Le vendredi 30 avril 1999
longeant les côtes de Panama
par 07°10,29 Nord et 81°48,22 Ouest
Longeant la côte panaméenne, au matin, par le travers de la route, à 3 milles dans l'est,
l'île de Montuosa, une sorte d'Irus ou de Logoden — mes îles du golfe du Morbihan — plus élevée, équatoriale, l'ÎLE PACIFIQUE, quoi !
Après le grand et splendide désert Pacifique, comme une nostalgie.
À 16 h 15, nous arrondirons l'Isla Jicarita. Deux nuits encore, et à 130 milles, la punta Mala parée, s'ouvrira le golfe de Panama !
15:53 Publié dans îles, Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 27 avril 2019
Côtes américaines du Pacifique — III
Le mardi 27 avril 1999,
par 09°52,06 Nord et 85°30,71 Ouest
mouillés dans l'est de la Bahia Samara (Costa-Rica)
Au matin, nous avons jeté l'ancre dans l'est de la Bahia Samara. L'urgence, c'était de commander — ou de faire commander — au chantier Fountaine-Pajot une martingale qui pourrait être envoyée au port de Balboa, le "versant Pacifique" du canal de Panama et réceptionnée à notre arrivée. Nous sommes alors à plus de 600 milles nautiques de Balboa que nous devrions atteindre en 4 ou 5 jours.
Xavier estimait que le téléphone était plus sûr que la liaison radio avec Monaco-Radio toujours aléatoire et liée à des conditions météo favorables ou non à la propagation des ondes courtes.
Au petit matin, pilotant à vue, — nous n'avions point de carte de détail et "Google Earth" n'existait pas encore (?), — nous avons mouillé en face de ce qui nous paraissait — et qui l'était — un village-vacances. Fort bien accueillis par la direction du village, le coup de fil technique fut passé, prolongé de plusieurs autres communications plus intimes.
À 18 h 30, l'ancre fut levée.
13:14 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 26 avril 2019
Côtes américaines du Pacifique — II
Le lundi 26 avril 1999, en soirée
par 10°08,58 Nord et 86°27,38 Ouest
à une vingtaine de milles au large du Costa-Rica
Dans le sud-ouest de notre route, surgissant par trois fois de la surface océane,
la Raie Manta.
Superbe envol...cinq secondes...dix secondes, elle plonge.
Elle resurgit. Poursuit-elle ? Est-elle poursuivie ?
La beauté et la puissance.
Les premières raies Manta, c'était dans le lagon de Bora-Bora.
Paisibles ébats sur les fonds de sable.
Mais là, ce triple surgissement blanc et noir, ce vol suspendu !
Oubliés les avatars de la martingale : le brêlage promptement assuré par Xavier et Mathieu fut du bon travail.
Qu'il tienne jusqu'à Balboa. Nous songeons à une escale costa-ricaine pour passer commande à La Rochelle d'une martingale neuve. Le téléphone sera plus sûr moyen.
20:06 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 25 avril 2019
Côtes américaines du Pacifique — I
Le dimanche 25 avril 1999, à 07 h00 locale
Largué le ponton depuis 10 jours
à 950 mn d'Acapulco
à 600 de Panama
par 10°26,03 Nord et 87°25,02 Ouest
à une vingtaine de milles au large du Costa-Rica
La martingale qui assure l'étai nous lâche au petit matin.
Au soir, ratés dans les moteurs, réservoirs de gazole sans doute encrassés.
Le comble, quoi !
10:50 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 14 avril 2019
Pacifique — XI
Le mercredi 14 avril 1999, à 07 h00 locale
Quarante-huitième jour de mer depuis Hua Hauka aux Marquises
par 16°48,01 Nord et 99°54,25 Ouest
en rade d'Acapulco.
12:14 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 13 avril 2019
Pacifique — X
Le mardi 13 avril 1999, à 12 h00 TU
Quarante-septième jour de mer depuis les Marquises,
par 15°43,4 Nord et 101°04,2 Ouest
à 93 milles nautiques d'Acapulco.
«...lorsque les hommes en voyage disputent des choses de l'esprit adossés en chemin à de très grandes jarres...»
lisant Saint-John Perse
Amitié du Prince, I,
quand proches s'annoncent les rivages d'Amérique.
16:15 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 11 avril 2019
Pacifique — IX
Le dimanche 11 avril 1999, à 7 h00 TU
Quarante-cinquième jour de mer depuis Hua Hauka,
par 13°38,00 Nord et 104°14,5 Ouest
à moins de 400 mn d'Acapulco.
Temps calme, longue houle.
Soudain, dans notre suet, à 11 h, rompant la ligne bleu de l'horizon, une tache blanche.
Notre troisième bateau !
Ce fut L'ATALANTE, l'un des navires français de l'IFREMER.
Quand nous nous fûmes identifiés, il se dérouta, nous offrit les cents litres de gazole qui nous assuraient les 400 milles nautiques restants, une photocopie qu'ils tirèrent de la carte marine de la baie d'Acapulco et surtout, surtout, les chaleureux sourires d'un équipage de marins et de chercheurs, quasi tous rassemblés sur le pont de l'Atalante, "amusés " par ces trois voileux Nantais en goguette entre les Marquises et le Mexique, qui arboraient à babord de leur catamaran le "Gwenn ha Du", ce bon vieux pavillon breton.
Cette rencontre, l'une des plus fortes, que nous aurons vécue, n'aura point fait mentir la devise des armes de notre ville de Nantes :
Neptunus favet eunti
Neptune favorise celui qui part.
18:52 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 09 avril 2019
Pacifique 99 — VIII
Le vendredi 9 avril 1999, à 7 h00 TU
Quarante-troisième jour de mer depuis les Marquises, par 12°35,00 Nord et 106°39,4 Ouest
à 465 mn d'Acapulco,
à 2 377 mn des Marquises
à 3 120 mn de Tahiti.
Depuis Clipperton, nous sommes dans un chaudron à grains,
vents à plus de 20 nœuds, rafalesà 30. Le 7, la têtière de grand'voile s'est déchirée.
Météo plus calme depuis la veille.
Je ne sais plus quand le congélateur nous a lâché.
Ni depuis quel jour, les vivres sont comptées : un jour, graine de couscous avec sauce tomate à la Xavier; le deuxième jour, riz avec sauce tomate à la Mathieu; le troisième jour, pâtes avec sauce tomate à la Jacques; et ainsi jusqu'à....
Pour maîtriser "l'impatience du quai", lire et écrire comme par exemple : « L'absurde de s'imposer des tensions de quelque ordre qu'elles soient... Seul projet : vivre paisiblement, c'est-à-dire, chaque jour l'un après l'autre ».
Réflexion de sexagénaire ! Mes compagnons ont quarante ans de moins...
19:25 Publié dans Les chroniques portuaires, les marines, les voyages | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 04 avril 2019
Pacifique 99 — VII
Le dimanche 4 avril 1999, à 9 h TU
Trentième-huitième jour de mer depuis les Marquises, par 10°03 Nord et 109°35 Ouest à 695 mn d'Acapulco.
... et à 20 mn dans le nord de Clipperton que nous ne verrons point.
Depuis le 27 mars, nous faisons donc route sur Acapulco.
Les 31 mars, 1er et 2 avril, des bancs de dauphins.
Lointains jusqu'à l'horizon, puis proches, si proches entre les deux coques du catamaran
que Xavier et Mathieu plongent parmi eux.
Temps bouché à grains.
À demi-nus pour intervenir dans la pluie et les vents.
Mathieu nous nomme "les mercenaires des grains".
Nous serions le Dimanche de Pâques !
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lundi, 01 avril 2019
Pacifique entre VI & VII
lisant de René CHAR, Partage formel
...une éternité de tenailles...
...qui va nue sur ses pieds de roseaux sur ses pieds de caillou...
...en laines prolongées...
...en aurore artérielle...
le poète étend sa santé chaque jour
...ayant tes lèvres pour sagesse et mon sang pour rétable...
...orages pélerins...
...le Visage de l'échange...
la pastorale des déserts
l'exégèse des dieux puissants et fantasques
derrière cette persienne du sang brûle le cri
la voix de ses fontaines
les clefs accourues dans sa main
tirer parti de l'éternité d'une olive
Toute respiration propose un règne
le retour éternel de l'entêté portefaix passeur de justice
cette fourche de vapeur qui tient dans l'air
...suivant l'allée de la vigne commune...
avec la Femme à son côté s'informant du raisin rare
...soleil et nuit dans un or identique
ce n'est pas la mort université suspensive
...soucieux du recueil de l'azur
...l'aisance redoutable du sommeil
...jusqu'au soir qui complète l'amour
...ce rameau du premier soleil
... De ta fenêtre ardente...
les lisses épargnants du sommeil
Ô urne de laurier dans un ventre d'aspic.
bribes de beauté recueillies
dans l'ouest de Clipperton,
par 9°18,2 de latitude Nord
et 111°53,12 de longitude Ouest
après plus de trente jours de mer.
00:00 Publié dans Char à nos côtés, Les chroniques portuaires, les marines, les voyages, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (0)