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mardi, 25 septembre 2018

portrait troisième - c'était au temps de guerre

 

Elles habitent un gourbi, tout proche de la casemate ; il les voit souvent à la fontaine ; sur le plan du village, la punaise de leur gourbi est rouge : l'homme est au maquis, il a peut-être été tué. La femme, trente, trente-cinq ans dans ses haillons noircis de la fumée du bois d'olivier et de génevrier, est grande et sèche : les traits du beau visage se rehaussent de rides accentuées par la vie rude du djebel ; dans le corps de la fille, quatorze, quinze ans, s'annonce déjà le port altier de la mère, elle a la rondeur nubile de l'adolescence.

"Et peut-être le jour ne s'écoule-t-il point qu'un même homme n'ait brûlé pour une femme et sa fille"
                                 St-John Perse, Anabase II.

En deça du sentiment de beauté, remue l'indéfini désir que, seule, contient l'attitude des deux femmes. Elle n'ont ni hauteur, ni mépris. Elles ignorent.

08:23 Publié dans la guerre | Lien permanent | Commentaires (0)

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