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mercredi, 01 mai 2013

honnir, non la chose, mais le mot


Le 1er Mai, le travailleur chôme, le travailleur défile, le travailleur jardine. La travailleuse souvent cuisine. Et tant d'autres travailleuses et travailleurs travaillent


Mais que fait le sonnettiste sinon fabriquer un sonnet !
C'est un artiste. Comme le violoniste, le pianiste, le flûtiste, le contrebassiste. Ce n'est point un "sonneteur", un  "sonnettailleur. Ni un "sonnettier" dont le mot affirmerait pourtant le métier, comme bonnetier, bourrelier, charpentier, éclusier, gabier, marinier. Et si joli serait le nom de la "sonnetière", comme le fut la Belle Cordière.



Vu le soin ménager, dont travaillé je suis,
Vu l'importun souci, qui sans fin me tourmente,
Et vu tant de regrets, desquels je me lamente,
Tu t'ébahis souvent comment chanter je puis.

Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis :
Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante,
Si bien qu'en les chantant, souvent je les enchante
Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.

Ainsi chante l'ouvrier en faisant son ouvrage,
Ainsi le laboureur faisant son labourage,
Ainsi le pèlerin regrettant sa maison,

Ainsi l'aventurier en songeant à sa dame,
Ainsi le marinier en tirant à la rame,
Ainsi le prisonnier maudissant sa prison.


Joachim Du Bellay
Les Regrets, XII

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