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lundi, 02 juillet 2012

« il lui suffira de couper le courant »

Je lis dans le bonheur "On achève bien d'imprimer",  la chronique hebdomadaire d'Édouard Launet dans le LibéLivres duLaunet001.jpg jeudi — le vendredi c'est le Monde des Livres — et ainsi depuis plus de trente ans, l'un et l'autre appréciés avec des plaisirs souvent et des fureurs parfois. Selon.
Mais Launet avec ses verdeurs, ses salacités, ses vitupérations, ses acidités et son ample érudition — deux titres parmi les derniers :  comme un cochon, la branlette à Josette — n'oublie jamais qu'il se doit de traiter de littérature, d'édition, de langue. J'y perfectionne mon vocabulaire : par exemple "autoniépophilie" et "dystopie" que j'ai d'ailleurs estimé être une coquille, ma dyslexie me faisant lire "dystrophie".

Cette fois, dans l'autodafé du logis, évoquant Ray Bradbury qui, début juin, s'en est allé avec son Fahrenheit 451 sous le bras — ou dans son iPad ! — il évoque ces impasses de la Toile que sont Error 404 File not found et Error 403 Forbidden qui me sont désolation : où "ça" n'existe plus, ou "ça" m'est interdit.

Et Launet de pousser jusqu'au noir complet mon désespoir numérique qui ne serait plus le fait des pompiers pyromanes mais le geste d'un régime totalitaire. Cette phrase radicale, immense d'un possible néant écranique :

« il lui suffira de couper le courant ».

Certains diront, et j'en serai, : « Rallumons la bougie et reprenons nos bouquins. » Mais est-il besoin d'un dictateur imbécile ? Et si, à l'échelle du monde, survenait une tout banale panne d'électricité ?

Toujours la bougie, le coin de l'âtre dans la nuit, et, de jour, l'angle d'une fenêtre ensoleillée.

 

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