mardi, 13 mars 2012
un coin de rue de l'enfance
Décidément, cette fin d'hiver tire à la rubrique nécrologique. Difficile d'aborder une enclave échappant aux nostalgies. Un vieux poète nantais et bon universitaire — mais je n'ai point fréquenté l'Université — s'en est allé hier. Me semble qu'il avait introduit René Guy Cadou dans les Lettres Modernes. La dernière fois que je l'avais croisé, c'était pour la sortie de son Nantes au cœur, rue des Carmélites, chez Siloë. Il y avait aussi une vieille dame que je n'ai pas revue depuis ce jour, elle est très, très âgée ; je parle d'Hélène Cadou, veuve de René Guy.
Au coin de la rue Scribe et de la rue Boileau
La petite femme aux oiseaux et son landau
Faisait sauter ses chiens savants enrubannés
Colombes perruches et serins
Perchaient sur ses bras minces
Et les enfants ravis faisaient cercle
Autour de cette disciple de saint François
Cette femme mystère si chère à notre cher Michel Chaillou
Yves Cosson
Et pourquoi pas la cohorte des dames du pavé nantais
Nantes au cœur
C'était au temps de guerre — toujours la guerre, n'est-ce pas ? — et j'étais un de ces enfants ravis.
Plus tard, de ces dames du pavé nantais, j'en connus une... Dans les prisons de Nantes. J'animais un atelier d'écriture et lecture dans le quartier des femmes.
C'était la Grande Nicole, dame maquerelle bien connue sur le trottoir nantais et qui purgeait une peine pour proxénétisme. Elle n'était point disciple de François d'Assise — mais le sait-on jamais ? — et n'avait pas seulement fait sauter des chiens enrubannés.
Elle et moi, avions passion commune pour l'Océan et l'île de Houat.
15:52 Publié dans Cadou toujours, "Poètes, vos papiers !" | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
j'ai été l'avocat de Nicole, une femme extraordinaire...
Écrit par : airaud michel | dimanche, 12 janvier 2014
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