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dimanche, 07 août 2011

Montaigne à rebours



Depuis son acquisition, et elle remonte au 23 janvier 2003, je peinais toujours sur les premières pages du bouquin de Starobinski, Montaigne en mouvement. Je ne décollais point du premier chapitre.
Comme le viatique embarqué pour cette paisible croisière d'été, parfois doucement, parfois fortement pluvieuse, est plutôt mince... en volumes — Mars ou la guerre jugée d'Alain, pour les lectures longues, Fureur et Mystère de Char et Vents de Perse pour les brèves, — il m'a bien fallu inventer le stratagème pour, sinon épuiser, du moins m'avancer dans le regard que porte Starobinski sur les Essais.

Donc avancer...à rebours.

Ce qui n'est guère assurance d'une lecture juste, savante, "autorisée". Mais, l'âge venant, un usage aux seules fins personnelles libère des contraintes lettrées.
À sauts et à gambades, conseille notre vieil Ami ; et il n'impose point de sens à ces sauts et à ces gambades.


Voici un commencement de glanes, tirées du chapitre VII : Quant aux « maniemens publiques »  du bouquin de Starobinski:



 À la danse, à la paume, à la luite, je n'y ay peu acquérir qu'une bien fort legere et vulgaire suffisance... J'ay une ame toute sienne, accoustumée à se conduire à sa mode. N'ayant eu jusques à cett'heure ny commandant ny maistre forcé, j'ay marché aussi avant et le pas qu'il m'a pleu.
(II, 17)

Le philosophe Pyrrhon, courant en mer le hazart d’une grande tourmente, ne presentoit à ceux qui estoyent avec lui à imiter que la securité d’un pourceau qui voyageoit avec eux, regardant la tempeste sans effroy.
(II, 12)


Toute autre science est dommageable à celuy qui n’a la science de la bonté.
(I, 25)


Mon opinion est qu’il se faut prester à autruy et ne se donner qu’ soy-mesme.
(III, 10)



Qui ne vit aucunement à autruy, ne vit guere à soy.
(III, 10)


Ma raison n’est pas duite à se courber et flechir, ce sont mes genoux.
(III, 8)


...à suivre.






Commentaires

...Toujours un régal ce cher MONTAIGNE ! Comme le bon vin qui se bonifie avec le temps !...

Quand à lire Montaigne du début à la fin ou de la fin vers le début ? Montaigne est fait pour être picoré alors pour les essais sur les essais...
Sur Montaigne, ce que j'ai lu de meilleur, c'est ONFRAY dans "le christianisme hédoniste" : Montaigne et l'usage des plaisirs. Une centaine de pages, lumineuses !...
cordialement
alainB

Écrit par : BARRE Alain | dimanche, 14 août 2011

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