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dimanche, 04 juillet 2010

la justesse d'une voix

Escale à Port-Haliguen, dans le bel anticyclone des Açores.

 

Avant la météo marine, l'annonce de sa mort.

Terzieff !

Récemment, j'avais écouté Philoctète. Bien des années auparavant, aux temps vifs de notre jeunesse, c'était Tête d'or.

Y eut-il plus juste scansion du poème ?

 

index-philoctete1.jpg

 



Ce matin, de loin, de trop loin, je l'entends encore "me" dire la Commune Présence de René Char.


Tu es pressé d'écrire

Comme si tu étais en retard sur la vie

S'il en est ainsi fais cortège à tes sources

Hâte-toi

Hâte-toi de transmettre

Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance

Effectivement tu es en retard sur la vie

La vie inexprimable

La seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir

Celle qui t'est refusée chaque jour par les êtres et par les choses

Dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés

Au bout de combats sans merci

Hors d'elle, tout n'est qu'agonie soumise, fin grossière

Si tu rencontres la mort durant ton labeur

Reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride

En t'inclinant

Si tu veux rire

Offre ta soumission

Jamais tes armes

Tu as été créé pour des moments peu communs

Modifie-toi disparais sans regret

Au gré de la rigueur suave

Quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit

Sans interruption

Sans égarement


Essaime la poussière

Nul ne décèlera votre union.



René Char

Commune présence

Le Marteau sans maître, 1934

 

Commentaires

Superbe hommage pour Laurent TERZIEFF ce poème de René CHAR !
cordialement
alainB

Écrit par : alain BARRE | mardi, 06 juillet 2010

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