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dimanche, 20 décembre 2009

en lisant Polastron

Quand le liseur parcourt cinq cents ans en quarante pages dans les incendies et les massacres, il se perd allègrement dans l'énumération des "Ibn" et des "Al" — nous en sommes à l'Islam des origines, chapitre IV — qui brûlent les bibliothèques, coupent les têtes pour en ériger des tours — sept cent cinquante têtes par tour —, tous événements qui obligent des scribes, des calligraphes, du moins ceux qui n'ont pas eu la tête tranchée, à recopier à longueur de nuits et de jours les livres qui vont resurgir dans d'autres bibliothèques aussitôt incendiées.

 

Dans les flammes et le sang, au détour d'un paragraphe qui a érigé en deux pages les forteresses de l'État des Assassins abritant des collections d'ouvrages les plus divers, une halte  souriante qui apaise le liseur :

 

« On croirait voir Montaigne tombé dans le chaudron de Wagner. »

 

Aucune référence dans cette note à un anti-islam, souvent de mode par les temps qui courent.

Polastron lui-même clôt son chapitre IV par une phrase empreinte d'un sain esprit laïc :

 

« Les schismes et les blocages dus à la religion causèrent plus fréquemment la perte des bibliothèques arabo-musulmanes que la bêtise pure, comme les conflits européens pour la foi* sauront le faire. »

 

* Le liseur souligne.

 

RappelLivres en feu, Lucien X. Polastron, Folio Essais n°519, Denoêl,  2009.

 

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