Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 14 janvier 2009

la poulie coupée

Entre Apollonios de Rhodes, ses Argonautica et l'auteur breton de la chanson à virer "À Nantes vient d'arriver", plus de deux mille ans d'écart, mais le constant d'un machisme avéré : les marins redoutaient la présence féminine à bord.
Apollonios :

Jason prit ensuite un long javelot, gage d'hospitalité qu'Atalante lui avait donné sur le mont Ménale. La jeune héroïne voulait alors marcher elle-même à la conquête de la Toison d'or, mais Jason l'en détourna, craignant que sa beauté ne charmât les Argonautes et n'excitât parmi eux la discorde.
Livre I, 750.


La chanson à virer des marins nantais :
La Belle, sur les trois-mâts carrés
On n'embarque point d'poulies coupées.


Point n'est nécessaire de commenter longuement la "poulie coupée", qui, donc en argot marin, clairement métaphore allusive, nomme le sexe féminin et désigne la femme en général ; avec plus de précision, parfois, la femme "facile".
Curieusement dans son anthologie de La poésie érotique, Marcel Béalu ne mentionne pas le terme parmi les quelques deux cents qu'il recensa. Je ne le retrouve point non plus dans Les mots et la chose de Jean-Claude Carrière.
La courtoisie est pour le Grec, la trivialité chez le Nantais.

Mais cette hantise de la femme à bord n'était pas encore éteinte, il y a quelques années encore et un navigateur à la grande gueule ne se gênait guère pour clamer l'incompatible de la femme et de la mer.
Isabelle Autissier, Elen Mac Arthur, Samantha Davies, Dee Caffari, Anne Liardet sont des femmes de mer qui ont démenti l'affirmation de la "grande gueule". Mais ces femmes naviguent plus en solitaire et équipage féminin qu'en équipage mixte. Quoique...
Toujours rôde la crainte, que dans le grand large, " la beauté ne charme et n'excite la discorde".

Post-scriptum : Apollonios de Rhodes prend en défaut Wikipédia. Saississez Atalante ! Et lisez. À moins que pour le périple mythique, il y eût d'autres commentateurs...

Commentaires

Et oui si ma mémoire ne me fait point défaut, les bretons appelaient la poulie en tête de mât Rakken et lui donnait également le même sens érotique .Tiens j'appelerai bien mon futur "canote" comme çà moi ?

Écrit par : Un marin de Tréhiguier | mercredi, 14 janvier 2009

Les commentaires sont fermés.