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mardi, 23 septembre 2008

retour de mer

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Er Salus, comme un petit moment d'éternité, trois jours durant et Dac'hlmat bien abrité des vents aigres de nordet.
Des ciels nocturnes d'une netteté froide — toujours par la vertu de ces vents — et je relève dans le Livre de bord la contemplation de "mes" constellations.:
Nuit du 20 au 21 septembre, dernière nuit d'été (...ou première de l'automne),
à minuit : presqu'au zénith, ancrée par Deneb et s'appuyant au noroît sur la Lyre avec Véga et l'Aigle avec Altaïr, la Croix du Cygne.
à l'aube, dans le suet : Orion par Aljunina s'appuie en déséquilibre sur Sirius, d'une verdeur bleue comme jamais.
Pour la première fois, dans l'ouest de celle-ci, j'identifie Mirzam.



Le lendemain, nous remontons par le Nord en escale au Crouesty pour une douche brûlante et faire le plein de palets bretons, de cakes au beurre et de chouchen.
Au kiosque de presse, je suis attiré par un magazine assez luxueux, PLUME, le magazine du patrimoine écrit. Le thème, Arthur au-delà de la légende, me pousse à l'achat. Il y fait mention de l'exposition rennaise aux Champs-Libres sur la légende arthurienne (jusqu'au 4 janvier 2009).
D'autres articles intéressants pour un vieux lecteur, sur Lamartine, Nerval : je tique sur l'achat du manuscrit du Manifeste du surréalisme. Manifestement, la rédaction dudit magazine préfère l'initiative privée à la préemption par l'État. Ça me renvoie à la dispersion du "42, rue Fontaine" et de la lutte menée par remue.net et François Bon. J'avais, pour ma part, humblement proposé de rendre au Lot les agathes que Breton y avait collectées.
Rien d'étonnant, l'acquéreur du manuscrit est aussi le directeur de publication de PLUME, qui est aussi le fondateur du musée des Lettres et Manuscrits.

Le plus piquant — j'ai envoyé derechef un courriel — est la brève suivante que l'on trouve en page 6 :
Inépuisable Odyssée... Des indices astronomiques, recueillis dans le texte de l'Odyssée ont permis de dater précisément le retour d'Ulysse près d'Hélène...

Gaste ! s'écrieraient les arthuriens, nous savions Ulysse peu enclin à la fidélité, nous savions les cocufiages subis par la patiente Pénélope.
Mais, de là... à laisser entendre qu'Hélène, pour occuper le lit au pied taillé à la racine dans un olivier, aurait — par quels vents miraculeux ? — précédé Ulysse en Ithaque  et aurait trucidé* Pénélope !
Ce n'est qu'une coquille m'écrirez-vous ! Certes, mais quelle conque !
Amusant avatar causé par un obscur scribe du libéralisme culturel. Peut-être le scribe était-il plongé dans un rêve épique de réécriture ? Surréaliste, non !

Le patrimoine homérique serait-il en danger ? Vains dieux !

* Une impardonnable inattention m'a fait mettre à l'infinitif le verbe "trucider". Un courriel de la rédaction de PLUME, aussi peu amène que celui que j'avais écrit, me fut sur le champ envoyé. De bonne guerre, certes, mais ma coquille était si mince...







Commentaires

Oui, j'aime aussi les "ciels nocturnes d'une netteté froide"....et même sur terre, ces derniers jours, il fallait se mettre à l'abri des"vents de nordets"!
bonne croisière Jacques !
PS : Qu'allait faire Alain L en afghanistan ? Son poème n'en fait pas état, mais il forme des enseignants de français dans ce pays tourmenté, pour une ONG.
alainB

Écrit par : alain BARRE | mercredi, 24 septembre 2008

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