jeudi, 27 mars 2008
Chronique Portuaire de Nantes LXXXVII
Du Commencement du XIXe Siècle à 1830
1810. — LE CAPITAINE GATIEN LAFONT.
Par suite de la trahison d'un pilote du pays, la goélette nantaise la Jeune-Louise, armée par MM. Benjamin Coquebert et Cie, était soudainement attaquée et amarinée par une frégate anglaise, sur les côtes de Hollande, le 9 novembre 1810, et son capitaine Gatien Lafont, tué sur sa dunette.
Gatien Lafont, l'un de nos meilleurs capitaines Corsaires, était né le 13 février 1768 ; engagé comme mousse, puis second pilote sur l'aviso du Roi, l'Expédition, en 1788 ; premier lieutenant en second sur la Bonite, de Nantes, en 1791 ; puis capitaine de l'Actif de Nantes, de 12 can., 12 pier, et 96 h, ; il avait déjà, à l'âge de vingt-huit ans, accompli plusieurs croisières heureuses. En 1798, il prenait la mer sur le Papillon, de Nantes.
Enfin, le 8 avril 1807, alors qu'il commandait l'Austerlitz, de Nantes, il fut pris après une chasse de douze heures par la frégate anglaise, I'ÉMERAUDE, le 13 avril 1807, et conduit en Angleterre où il demeura dix-huit mois prisonnier (1).
1811. — LE CAPITAINE FRANÇOIS AREGNAUDEAU ET LE "DUC-DE-DANTZIG".
Le corsaire nantais le Duc-de-Dantzig, brick de 291 tx., construit à Nantes en 1803, armé de 14 can. et monté de 103 h., sortit de la Loire le 16 juin 1811, pour une campagne de Course.
Le 13 décembre, le capitaine du corsaire la Gabelle, débarquant à Morlaix, annonçait : « que le corsaire le Duc-de-Dantzig détruisait le commerce des Iles. Il change sa croisière à chaque instant et n'expédie aucun navire... On peut juger du dégât qu'il a fait par le chiffre des croiseurs anglais mis à sa poursuite et à sa recherche ; ils sont au nombre de treize, dont sept frégates ».
Ce furent les dernières nouvelles que Nantes reçut de l'un de ses meilleurs corsaires, qui se fit probablement couler à la suite d'un épouvantable combat, écrasé par le nombre des ennemis acharnés à sa poursuite.
Il était commandé par le brave capitaine François Aregnaudeau.
Né à Nantes le 22 août 1774, Aregnaudeau avait débuté, en 1793, avec le grade d'enseigne, sur le corsaire le Sans-Culotte-Nantais, dont il fut lui-même capitaine en 1799.
Après avoir commandé plusieurs navires étrangers à Nantes, il y revint pour s'embarquer sur le Duc-de-Dantzig, à bord duquel il fit d'heureuses campagnes avant son funeste départ du 16 juin 1811. Décoré de la Légion d'honneur en 1804, il avait reçu un sabre d'honneur des mains de l'Impératrice, lors de son passage à Nantes, en 1808 (2).
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(1) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 328-340.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 409-420.
E. PIED, Notices sur les rues de Nantes, p. 10.
RAPPEL
Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908
Pages scannées par grapheus tis
22:55 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (0)
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