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samedi, 15 mars 2008

"gueuloir électronique" et non-académicien frustré

Un bien bon numéro d'auteurs pour le Libé de jeudi 13. Comme un souffle rafraîchissant de journalisme.
De la mosaïque en sept blogues réalisée par Laure Limongi, j'extrais — que FB ne m'en veuille point — le gueuloir électronique de Claro.

Je considère mon blog comme les vestiaires d'un gymnase, avant et après les acrobaties officielles. Je m'y échauffe, m'y plie, m'y luxe, m'y foule, j'essaie des tenues que je ne mettrais pas forcément pour aller acheter des croissants, je tutoie des types qui sont plus baraqués que moi, je dépose des pièges à souris dans les casiers qui ferment mal, je monte sur les bancs, je joue avec l'interrupteur, je cite, je phagocyte, récite. Un gueuloir électronique, une carte blanche du tendre et du moins tendre.

Celui-là, je le rencontrerai en mai au Lieu Unique où il viendra échanger sur les monstruosités bien alléchantes de Mark Z. Danielewski, La Maison des feuilles et O Révolutions, qu'il a traduites de l'américain. Ce que j'en ai feuilleté laisserait le pavé Quartiers de ON ! d'Onuma Nemon* à ranger dans les bluettes d'Arlequin. Ce Claro que FB répand dans publie.net, surgit dans ma vie de lecteur trop rangé comme un vrai gosse mal élevé que j'aurais sans doute aimé devenir !

Par contre, à la page 31 du même Libé, une fin de l'Académie française par un Michel Deguy qui me semblerait mal vieillir m'a fichu en rogne. Non que la charge ne soit point allègre sur le pouvoir déclinant de celle que Richelieu inventa pour que l'ordre régnât sur les mots. Et puis cet "philosophe, poète" a commis un Tombeau de Du Bellay et dans Actes un chapitre sur Sappho qui valent bien qu'on lui supporte souvent et ailleurs l'emploi de gros mots — dans l'article-ci : épidictique... engkômiastique — et des volutes syntaxiques si savantes que le lecteur y perd et son grec et son latin et... son français.
Mais là, il pratique l'allusion vicieuse, à la manière des très bourgeois lettrés qu'il dénonçait jusqu'alors, en bordure d'un machisme de vieux con :
... Cette idée qu'on doive trouver à l'Académie les écrivains les plus notoires du temps (voire les plus géniaux) est une fumée. L'Académie n'est pas faite pour ça et d'autant moins que le principe de parité abonde maintenant les possibles : que de dames d'œuvres dont je n'ouvre pas la liste, que je tiens cependant à la disposition des lecteurs !

Comment devrai-je m'adresser à monsieur Deguy** pour qu'il mette cette liste à ma disposition ?

Pas digne d'un "philosophe, poète", ça !

* Onuma Nemon est aussi dans publie.net
** Ce que je souffrirai ! Dans deux ou trois ans, quand parvenu à mon quarante-septième Seghers, le n° 226 de la collection "Poètes d'Aujourd'hui", je présenterai "Michel Deguy" par... Pascal Quignard ! Comment en 1975 était-il possible de "vendre" un tel jargon ? Ma crainte de ne pas être dans la course me l'avait fait pourtant acheter ! Une perle de la sémantico-sémiologico-psychanalytico-linguistique d'alors. La Terreur règnait sur les mots et ce n'était point une invention de Richelieu.
Je vous donne rendez-vous.

Commentaires

vendredi matin je le lui ai dit pour de vrai, au Claro, que son image de vestiaire de stade c'était sacrée trouvaille, et que même un sportif comme moi s'y reconnaissait... et ajouter que le gosse mal élevé dans ses bouquins est dans le civil tout à fait fréquentable - et plus ! (au fait, t'ai salué hier en enjambant La Roche Bernard pour entrer en Bretagne)

Écrit par : FB | dimanche, 16 mars 2008

Au plaisir de vous rencontrer à Nantes.

Écrit par : claro | jeudi, 03 avril 2008

à Claro,
J'irai voir "Un cœur simple" ; j'irai aussi (surtout ?) vous écouter, le 7 mai, au Lieu Unique.
J'espère que Monsieur Jean Blaise aura pu se décrotter des boulettes de fuel de son mécène préféré et qu'il n'aura pas laisser trop de traces dans son établissement, quand même fréquentable, grâce, surtout, au souvenir des "Petit-Beurre" de naguère.
Ah, si ! Grand merci pour votre visite dans mon trop vergogneux jardin et d'être dans notre langue — je me répète — le sale gosse que j'aurais aimé être.

Mais pourquoi dans "votre" belle image de Courbet l'oiseau n'a-t-il quitté son perchoir que pour le doigt de la Belle ?J'irai voir "Un cœur simple" ; j'irai aussi (surtout ?) vous écouter, le 7 mai, au Lieu Unique.
J'espère que Monsieur Jean Blaise aura pu se décrotter des boulettes de fuel de son mécène préféré et qu'il n'aura pas laisser trop de traces dans son établissement, quand même fréquentable, grâce, surtout, au souvenir des "Petit-Beurre" de naguère.
Ah, si ! Grand merci pour votre visite dans mon trop vergogneux jardin et d'être dans notre langue — je me répète — le sale gosse que j'aurais aimé être.

Mais pourquoi dans "votre" belle image de Courbet l'oiseau n'a-t-il quitté son perchoir que pour le doigt de la Belle ?
P.S. Cette note n'est qu'une reprise d'un commentaire adressé à Claro, sur le "Clavier Cannibale",son blogue, mais n'étant pas très sûr de la publication de ce commentaire...

Écrit par : grapheus tis | samedi, 05 avril 2008

Les commentaires sont fermés.