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jeudi, 31 janvier 2008

Chronique Portuaire de Nantes LXXIX

Période Révolutionnaire


1799. — CAPTURE DE L'ANGLAIS L' " ÉCHO ".
Le 20 février 1799, la population nantaise se portait toute entière sur le port pour accueillir un capitaine Corsaire de la ville qui ramenait le transport britannique l'ÉCHO, dont il s'était emparé à l'abordage, avec 15 marins seulement contre 75 soldats anglais (1).

LE CORSAIRE LE " NANTAIS ".

Le corsaire le Nantais, trois-mâts de 200 tx., 12 can. et 100 h., armateurs Savary et Cossin, et cap. Rozier, mettait à la voile le 8 mai 1799.
Surpris par une frégate anglaise, il prit chasse toutes voiles dehors, ses bonnettes hautes et basses déployées. Mais la brise était fraîche et la mer houleuse, et le malheureux navire sombra sous voiles, dans une rafale, avec tout son équipage.
Le Nantais avait accompli, durant sa carrière, de fructueuses campagnes ; c'est ainsi qu'en janvier 1798, sous les ordres du capitaine Nicolas-Herbert Pradeleau, il avait amariné l'Anglais le BORNHOLM, déguisé sous pavillon danois, et dont la vente avait produit la somme énorme de 3.324.944 fr. 70 c. (2).

LE CORSAIRE LE " VAUTOUR ".

Le Moniteur relatait, vers le milieu de mai, la dernière croisière du corsaire nantais le Vautour, cap. Jacques François. Tombé au milieu d'un convoi anglais escorté de frégates et de corsaires, il n'eut que le temps de masquer sa nationalité et son caractère pour éviter d'être pris. Ses sabords soigneusement fermés sur sa ceinture de canons aux gueules verdâtres ; son équipage dissimulé dans l'entrepont, sauf quelques rares matelots flânant sur le gaillard ; ses caronades de pont, ses coffres d'armes et ses grappins d'abordage cachés aux regards, il prit place dans le convoi, pavillon anglais battant à sa corne, avec les allures craintives d'un paisible navire marchand, trop heureux de voyager sous une si forte escorte.
Après avoir reconnu le convoi, il jeta son dévolu sur le trois-mâts le GRENVILLE, et manœuvra habilement pour se rapprocher, de lui. Pendant de longues heures, les deux navires cheminèrent paisiblement côte à côte ; puis, tout-à-coup, le Vautour se démasqua, et le bronze endormi de ses canons vint éclairer les Anglais sur son véritable caractère.
Le pavilon britannique fut hâlé avec joie sur le pont, et à sa place le tricolore se déploya au vent comme un immense oiseau qui prend son vol ; la longue ligne jaune marquant la place des sabords et des canons s'illumina d'éclairs et le corsaire nantais, lâchant sa bordée par le travers du brion du GRENVILLE, l'enleva à l'abordage. Avant que le reste du convoi et les navires d'escorte aient eu le temps de revenir de leur stupéfaction, le Nantais amarinait sa prise et s'éloignait avec elle ; deux frégates se lancèrent bien à sa poursuite, mais une brume favorable s'épaissit sur la mer et le déroba aux recherches de ses poursuivants. Quelques jours après, tandis que sa prise rentrait en France, le Vautour ayant fait fausse route tombait inopinément sur le même convoi et en profitait pour enlever le BAY de la même manière (3).
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(1) MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes, t. X, p. 237.
(2) S. DE LA NICOLLIÈRE-TEIJEIRO, La Course et les Corsaires de Nantes, pp. 299-301.
(3) GALLOIS, Les Corsaires Français sous la République et l'Empire, t. II, p. 430.


RAPPEL

Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908

Pages scannées par grapheus tis

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