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vendredi, 28 septembre 2007

"un arrangeur d'échos"

Hier, rencontre avec Michel Chaillou, à la Tour Bretagne, — je crois qu’il devait être l’invité de l’Académie de Bretagne — il vient d’avoir le grand prix de littérature de l’Académie Française ; grand bien lui fasse pour la vente de ses bouquins, pour moi ça n’ajoute vraiment rien à la densité de son œuvre et de sa langue.
Nous avons en commun d’être Nantais, d’avoir subi les bombardements de septembre 1943, d’avoir “fait” la guerre d’Algérie ; nous avons passé un long après-midi de mai 2001 au Salon du Livre de Montaigu, placés à la périphérie, déserte, du lieu, quand sévissaient en son centre, envahi par la foule, des auteur(e)s déjà oublié(e)s.

Je venais proposer À Grand’Lieu un village de pêcheurs, il avait, sur sa table, ses bouquins publiés et non encore épuisés, je lui ai dit mon bonheur du Sentiment géographique et de son Petit guide pédestre de la littérature française au XVIIe siècle, nous avons parlé de littérature, de Nantes, de Montaigne, je lui ai pris Domestique chez Montaigne à la lecture duquel j’éprouve un plaisir d’égarement identique à celui du Sentiment géographique.
L’égarement n’y est point dû aux volutes de la syntaxe, mais à l’entrelacement des siècles à l’entour du château de notre philosophe bien-aimé.
« La lecture est un tâtonnement expressif, on peut donc lire de l’obscur. » énonce Chaillou et je le suis fort bien en ce chemin. Il faut se laisser aller bien aux “entre’bâillements” et ne point craindre l’endormissement

Je l’ai retrouvé hier, plus émacié et tout autant passionné, modeste et incisif, l’entretien a porté sur son dernier ouvrage L’écoute intérieure.

J’apprécie son projet d’écritures : dix-sept ouvrages encore, il a les dix-sept titres et les dix-sept premières phrases de chaque ouvrage. Dont il n’a rien dévoilé, par crainte de désamorcer ses imaginaires.
Je lui ai demandé si,dans les dix-sept, il n’y avait pas un second Petit traité pédestre de littérature pour goûter au plaisir d’une nouvelle mise en appétit, à propos d'auteurs ignorés.
il a “botté en touche” avec un grand sourire et a reparlé de son enfance chantenaysienne.

Ah ! Si ! Nous avons aussi en commun de nous interroger sur la manière d’aborder “notre” guerre d’Algérie. Plus de cinq cents livres publiés à ce jour, mais aucun des livres lus qui rende compte de notre expérience propre.
«L’Histoire a laissé le passé en jachère ! » dit encore Michel Chaillou.

Commentaires

L'histoire en jachère n'est peut-être qu'un moindre mal !

A chacun de se déterminer :
- écrire pour sa propre gloriole et larguer sa contribution dans cette bonne jachère, a en faire un terrain abandonné
- écrire pour sa propre société et lui transmettre sa contribution ...

Écrit par : saint-marc | samedi, 29 septembre 2007

Ce sera pour ce que vous appeler ma "propre société" ! Et c'est déjà commencé !

Écrit par : grapheus tis | samedi, 29 septembre 2007

Très bien, le "Petit guide pédestre", qui nous restitue dans son exubérance un siècle trop souvent figé dans une image de raideur classique qui n'en restitue pas la diversité. Voir le chapitre "Brouhaha", qui peut faire penser à certains moments du "Molière" d'Ariane Mnouchkine.

Écrit par : C.C. | samedi, 29 septembre 2007

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