jeudi, 02 août 2007
Chronique portuaire LVII
Du Commencement du XVIIIe Siècle à la Révolution
1766. — ARMES ET DEVISE DE NANTES.
À l'article Nantes, rédigé par Greslan, Hubelot et D***, du Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, par Expilly, on lit :
« Cette ville est située fort avantageusement sur la rive droite de la Loire... Ses armes sont un vaisseau à la voile ; le fonds de gueules et le navire d'or ; les voiles d'argent au chef d'argent chargé de cinq hermines de sable, avec cette devise : « In te sperant, Domine, oculi omnium ». Nantes est donc dans le catalogue des villes célèbres qui ont un navire pour armoiries. Elle a cela de commun avec trois des plus célèbres villes de l'Univers : Athènes, Rome et Paris » (1).
La devise de Nantes est plus exactement : Oculi omnium in te sperant Domine; et ce ne fut qu'à partir de 1816 que l'on vit apparaître comme devise officielle de la ville, l'insignifiant : « Favet Neptunus Eunti ».
1770. — VOYAGE DE SURVILLE SUR UN NAVIRE NANTAIS.
En 1770, le navire le Saint-Jean-Baptiste, parti depuis près de deux ans pour un voyage autour du monde, revenait à Nantes. Construit aux chantiers nantais, sous la direction de Surville, chargé par les gouverneurs de Pondichéry et de Chandernagor d'un voyage de navigation et de découvertes, le Saint-Jean-Baptiste, armé de 32 can. et muni de trois ans de vivres se rendit d'abord dans l'Inde. De là, il appareilla le 3 mars 1769, sous les ordres de Surville, avec la mission, disait-on, de prendre possession d'une île fabuleusement riche, découverte depuis peu à sept cents lieues des côtes du Pérou. Après avoir reconnu plusieurs terres nouvelles, Surville fut contraint par le scorbut et la disette de cesser ses recherches et de gagner au plus vite la côte du Pérou, qu'il atteignit le 5 avril 1770. Malgré les représentations de son second, qui connaissait les dangers de cette côte, il voulut se rendre à terre dans une frêle barque par une mer houleuse, et traverser la barre de Chilca. L'embarcation chavira, et tous ceux qui la montaient se noyèrent, sauf un Malabar excellent nageur. Surville fut enterré à Lima, et le lieutenant Labbé prit le commandement du Saint-Jean-Baptiste qu'il ramena en France (2).
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(1) EXPILLY, Dictionnaire des Gaules, article Nantes
(2) L. GUÉRIN, Histoire maritime de la France, t, IV, pp. 443 et suiv.
RAPPEL
Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908
12:00 Publié dans Les chroniques portuaires | Lien permanent | Commentaires (0)
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