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jeudi, 30 novembre 2006

Chronique portuaire de Nantes XXXI

Au XVIIe Siècle


1671. — LES JÉSUITES ET L’ÉCOLE D’HYDROGRAPHIE.

Dans ses Lettres-patentes de décembre 1671, Louis XIV mettait comme condition de l'autorisation de séjour des Jésuites à Nantes, qu'ils y enseigneraient l'hydrographie. En 1684, les Jésuites se plaignirent de ne pouvoir continuer cet enseignement sans une subvention ; et un arrêt du Roi, du 30 avril, leur accorda 1000 livres par an sur les États de Bretagne. En 1715, cette somme cessant de leur être versée, ils fermèrent l'École d'Hydrographie, pour la rouvrir quelques années après. Ils réclamèrent alors leur ancienne subvention ; mais, avant de statuer sur leur demande, le Conseil prit l'avis du Bureau de Ville et des Marchands à la Fosse qui tous furent d'avis que l'École était absolument inutile. Les Jésuites ne se tinrent pas pour battus, et répondirent que seul le défaut de subvention les avait empêchés de rendre leur établissement utile. Ils firent si bien que le Conseil, par arrêt du 23 juillet 1729, finit par leur accorder 1000 livres sur les deniers d'Octroi de la Ville (1).


1672. — LE PORT EN 1672.

Dans son ouvrage : « Le Voyageur d'Europe, où sont les Voyages de France, d'Italie, d'Espagne, etc... », Jouvin, de Rochefort, décrit ainsi Nantes :
« .... l'une des plus belles (villes) de la rivière de Loire, et des plus grosses de France....... Ce qu'il y a de divertissant à Nantes sont ses ponts de pierre, qui traversent plusieurs isles qui les rendent longs d'un demi quart de lieue, sur lesquels il fait beau se promener pour avoir la vue de sur cette belle rivière, d'un costé couverte de bateaux qui descendent des villes qu'elle arrose, et de l'autre des navires et des barques qui viennent de toutes les parties de l'Europe, chargés de diverses riches marchandises, qui de Nantes, par la commodité des rivières se transportent dans tout le royaume. Aussi ne faut-il pas s'étonner si nous la voyons si florissante que la ville, n'estant pas capable de loger tout le monde, les faubourgs se sont accrus jusqu'à ce point qu'ils surpassent mesme de beaucoup la ville ; quand il n'y aurait que ceux du Marchix et de la Fosse, où demeurent à présent les plus riches marchands de Nantes, à cause du voisinage du Port et de son immense quai, le long duquel on voit de grands magasins et de très belles maisons ; si bien qu'en s'y promenant, on dirait qu'on est sur le bord du Tajo, qui fait le port de la ville de Lisbonne, par la diversité des barques de toutes nations...... » (2),
Un autre voyageur avait déjà comparé Nantes à Constantinople, et donnait sans hésiter la préférence au panorama de la Loire sur celui de la Corne d'Or.


1674. — L'AMIRAL TROMP À L'EMBOUCHURE DE LA LOIRE.

On apprit à Nantes, vers la fin de juin 1674, que l'escadre hollandaise de l'amiral Tromp, ayant levé le siège de Belle-Ile, se dirigeait vers l'entrée de la Loire. Aussitôt le port fut mis en état de défense ; les vaisseaux sur rade rentrés en rivière, et des troupes envoyées en hâte sur les côtes pour repousser le débarquement.
Le 2 juillet, la flotte hollandaise mouillait dans la baie de Bourgneuf ; et le 4, Tromp débarquait avec ses troupes à Noirmoutier, et tandis que ses vaisseaux surveillaient le Gois, s'emparait du château où il arborait le pavillon du duc d'Orange.
Les Hollandais se rendirent maîtres de douze vaisseaux que leurs équipages avaient fait échouer pensant les sauver ainsi, et les désarmèrent ; ils prirent également plusieurs navires nantais se dirigeant vers la Loire ; deux brigantins venant de la Rochelle, et une galère de 40 canons.
Craignant de se voir attaqués par des forces supérieures, les Hollandais remirent à la voile et se dirigèrent vers l'Espagne (3).

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(1) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. III, p. 481.
(2) DUGAST-MATIFEUX, Nantes ancien et le pays Nantais, pp. 173-4.
(3) A. RICHER, Vie des célèbres marins, t. II, p. 14.


RAPPEL

Ces chroniques sont tirées de
Marins et Corsaires Nantais
par Paul Legrand
Héron - J. Mesnier & C° - Éditeurs
7, Rue de Strasbourg - Nantes - 1908

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