Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 20 octobre 2006

à propos de "La Frontière"

Avant-hier soir, au Lieu Unique, à propos de La Frontière, au cours d’un très clair exposé de Laurent Demanze, professeur de littérature contemporaine au collège Bayard de de Denain, il fut beaucoup question de la discontinuité du temps — mais déjà le Nouveau Roman, il y a cinquante ans ! —, des aspérités que Quignard insère dans son apparent classicisme, de son érudition — qui tant me fascine, c’est peut-être par sa faute si j’ai repris le Grec ancien — de son érudition, donc, qui autorise le retour de l’archaïque et du sordide dans une dialectique de la beauté et de l’avilissement.

Bref, la soirée fut plaisante, instructive et pour moi d’autant plus gratifiante que Laurent Demanze a rapproché en conclusion les deux moments de voyeurisme involontare que j’évoquais dans ma note du 2 octobre : celle qui urine - la scène du Roi du bois, de Pierre Michon — et celle qui excrète, dans La Frontière.

Un question demeure : la vision des azulejos du palais de la Fronteira sont-ils la cause de la fiction écrite par Quignard ? ou un drame bien réel fut-il illustré par les céramistes lusitaniens ?
J’aurais souhaité que soit abordé plus profondément — il ne fut que nommé — le fait éditorial qui lèverait sans doute le voile : l’édition originale de l’œuvre fut publiée par les Éditions Quetzal dans une traduction portugaise, “à Lisbonne au cours d’une grande fête donnée au Palais par la marquise et le marquis de la Fronteira, Mafalda et Fernando de Mascarenhas, le 19 mai 1992”.
Le bouquin parut en France un mois plus tard, en juin, publié par Chandeigne.
Alors simple mais brillante flagornerie d’écrivain, creusement de déchirures intimes, balançoire d’esthète entre images/texte ou texte/images ?

Serait, sans doute intéressant de questionner Quignard à ce sujet.
Mais qu’y gagnerait l’imaginaire du lecteur ?

Un dernier aphorisme du jeune professeur, qui commence de m’éclairer sur la notion du “post-moderne” :

À l’aède succède le scoliaste.


Depuis plus d’une semaine je me m’ébats — me débats — dans les concepts d’impureté, de réalisme lyrique, de spectralité, de minimalisme... (peinant sur un petit livre Le roman français aujourd'hui - transformations, perceptions, mythologies, chez Prétexte éditeur)

Le lecteur creuse ses venelles dans l’obscurité critique, avec son bon goût et, tout autant, ses mauvais goûts ; il y reconnaît parfois des traces anciennes qui resurgissent en bribes, en éclats, dans ces écrits nouveaux.
Les jeunes universitaires ont quelque brillance dans leur parler nouveau ; ça me ramène curieusement — avec un intérêt empreint de doute mais certain — à mes premières lectures du père Barthes ou du bonhomme Éco ; je n’y comprenais que dalle, mais “ça” finirait bien par se clarifier un jour...

Allons ! Aborder le “Jadis”, c’est manière de “poser un regard dessillé” sur le présent.

Les commentaires sont fermés.