jeudi, 25 mai 2006
Chronique portuaire de Nantes VII
Des origines à la fin du Moyen-Âge
1127.— CONCILE DE NANTES CONDAMNANT LES NAUFRAGEURS.
Les côtes de Bretagne étaient alors infestées de Naufrageurs, qui ne vivaient que des épaves des naufrages, et attiraient même les navires dans les passes dangereuses pour les faire échouer et s'approprier leurs richesses. Un concile tenu à Nantes en 1127, lança l'anathème contre les pillards d'épaves, et ceux
qui s'appropriaient le bris des vaisseaux et les dépouilles des naufrages (1).
1150.— LE PORT DE NANTES AU XIIe SIÈCLE.
Le géographe arabe Edisi, attaché au roi de Sicile Roger II, dans son Manuel Géographique : « Délassement de l'homme désireux de connaître à fond les diverses parties de ce monde, publié vers 1150, écrit de Nantes ; « Ville grande, bien bâtie, bien peuplée ; les navires y abordent et en sortent ; elle est très forte et son territoire est fertile » (2).
1203. — PÊCHEUR DE NANTES À LA POURSUITE D'UNE FLOTTE ANGLAISE.
L'amiral de Richard Cœur-de-Lion, Alain Tranchemer, entré en Seine avec une flotte de soixante-dix galères, avait dû se retirer devant une flotte française soutenue par les troupes de terre. Il fut aperçu en Manche par un pêcheur de Nantes, Gaubert, qui, le voyant en fuite, se jeta résolument sur ses traces et parvint à s'emparer de deux vaisseaux chargés de vivres, trop lourds pour suivre les galères (3).
1218. — CRÉATION DE DEUX PORTS.
Le Duc Pierre de Dreux bâtit deux ports sur la Loire dans sa traversée de Nantes ; l'un, le Port-de-France, fut démoli pour agrandir le château, l'autre, le Port-Maillard, du nom du prévôt de Nantes, Brient Maillard, subsiste encore (4). Ces petits ports,
qui bientôt se succédèrent sans interruption sur chacune des rives de la Loire, depuis le Château jusqu'à la Bourse, étaient alors très fréquentés, tant par les vaisseaux venant de la mer que par les barques descendant le fleuve. Ce ne fut que bien plus tard, à mesure que le fleuve s'ensablait et que le tonnage des navires augmentait, qu'on dut les abandonner et que le mouvement maritime du port se fixa d'abord au Port-au-Vin (place du Commerce), puis à la Fosse, pour émigrer même pendant un temps jusqu'à Paimbœuf, et enfin à Saint-Nazaire.
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(1) LE BEUF, Du Commerce de Nantes, p. 15.
(2) A, DE LA BORDERIE, La Bretagne aux grands siècles du Moyen-Age, p. 113.
(3) DE LA RONCIÈRE, Histoire de la Marine Française, t. I, p. 301.
(4) TRAVERS, Histoire de Nantes, t. I, p. 345.
MELLINET, La Commune et la Milice de Nantes,
donne la date 1213 pour la construction du Port Pierre-de-France, 1.1, p. 250.
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