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mardi, 15 novembre 2005

... et le remords ?

Faire entendre Aimé Césaire dans une page du CAHIER D’UN RETOUR AU PAYS NATAL

Partir.
Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-panthères,
je serais un homme-juif
un homme-cafre
un homme-hindou-de-Calcutta
un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas

L’homme - famine, l’homme -insulte, l’homme -torture on pouvait tuer à n’importe quel moment le saisir le rouer de coups, le tuer — parfaitement le tuer — sans avoir de compte à rendre à personne sans avoir d’excuses à présenter à personne
un homme-juif
un homme-progrom
un chiot
un mendigot

mais est-ce qu’on tue le Remords, beau comme la face de stupeur d’une dame anglaise qui trouverait dans sa soupière un crâne de Hottentot ?


pp.39,40.
Présence africaine, réédition 1956
.


Sur la quatrième de couverture, cette année-là, l’éditeur précise :
« Rappelons le scandaleux silence (à deux voix près : Sartre et Breton) fait autour de l’œuvre de Césaire... Ce silence finit par être gênant pour ceux d’entre nous qui ont tant accordé de crédit et d’amour à la conscience européenne. »

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