mardi, 18 janvier 2005
D’une légère escroquerie poétique
Début décembre, je trouvais en collection de poche une anthologie de la poésie française aujourd’hui, Pièces détachées d’un certain Jean-Michel Espitallier. Heureux de ma trouvaille, mince certes, je la mis dans mon panier, après avoir parcouru quelques textes. Roubaud, Stéfane, Tarkos, Hocquard, Prigent : ma foi !
J’eus quelques doutes avec Rossi et la dame Nathalie Quintane qui déjà m’avait roulé dans la supercherie d’un titre : L’Année de l’Algérie* (40 pages à 5 €, 0,125 € la page).
Chère, très chère page, quand je compare aux 36 € pour 1140 pages de quartiers de ON ! par onuma nemon, avec des images, des hors-texte, des vignettes en marge et un disque compact, en prime.
Enfin, j’aurai appris le mot occuré attaché, semble-t-il, à un herpès, et dont il faut sans doute chercher le sens dans un “dico” médical ; car ignoré dans le petit Robert et introuvable dans le Trésor de la Langue Française informatisé.
Revenant à Pièces détachées, il me faut aller à la septième page de la composition des trains - poétique, non, pour une introduction - pour apprendre que la sélection fut opérée à l’intérieur d’un corpus exclusivement constitué d’auteurs ayant publié au moins une fois dans la revue “Java” ; le “compositeur” excuse bien la minceur en qualifiant son anthologie “d’imparfaite cartographie...de Meccano multicolore...de trente-trois pièces détachées”.
N’empêche que la “cueillette des discours” n’est point immense brassée. Monsieur Espitallier est, sans doute, atteint d’un raccourci chronique des bras.
Ô la couverture en “jeans” de La Nouvelle Poésie Française ! En 1972, Bernard Delvaille “ne consacrait pas”, il “pariait”. Mais sur plus de quatre-vingt dix noms.
Je garde de cette moisson l’ami Daniel Biga, André Velter, James Sacré, Frank Venaille, Denis Roche, Georges Drano, Marc Cholodenko, Alain Borer...
Plus de trente ans déjà !
*Inventaire/Invention, pôle [ multimédia ] de création littéraire, revue en ligne qui assure “l’édition de textes courts”. Y sont édités, parfois, des gens que j’aime bien, que j’ai parfois fréquentés, de loin, de près, sur la Toile : François Bon, Cathy Barreau, Albane Gellée. On y retrouve un certain Jean-Michel Espitallier. Tiens donc !
C’est précis, propre. Un peu exsangue. Ça ressemble curieusement à une littérature d’atelier d’écriture**, quoi !
On semble vite avoir le souffle court dans les jeunes éditions.
** "De mon temps”, nous appelions prosaïquement cette activité : “stage d’expression écrite”. Il me faut me méfier ; je deviens peut-être un vieux con !
Pardon, Cathy ! Pardon, François Bon !
17:15 Publié dans les lectures | Lien permanent | Commentaires (0)
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