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dimanche, 19 octobre 2008

retour à à la Possonière, terre de Ronsard

Ce matin un commentaire d'Alain B. et voilà mon projet de note autour de Montaigne et de l'émission de jeudi dernier, Une vie, une Œuvre, repoussé à un autre jour, parce qu'Alain cite un voyage en Vendômois, à la Possonière, manoir de Ronsard.
J'ai, à la suite de mes lectures de Michel Chaillou le "sentiment géographique" très développé qui m'est un puissant excitant à l'ouverture d'une œuvre.
Je ne quitterai donc point ce cher XVIe siècle, j'ouvre les Amours de Marie, cette brune Fleur angevine, paysanne pucelle de quinze ans. Alain soutient que Ronsard est le poète le moins superficiel de la langue française ; ça me chiffonne un peu pour mon Du Bellay préféré.
J'ai passé un après-midi enchanteur et ensoleillé dans les allitérations, les pétraquismes, les yeux, les poils, les roses, les herbages, les tétins, les aporismes et l'élégie la plus ivre : je suis revenu avec ce geste désespéré que j'adresse à Alain, mon compagnon de bord de mer qui a le mal de mer, mais célèbre si bien dans ses images et la mer, et les roses, et la femme.


Je veux, me souvenant de ma gentille Amie,
Boire ce soir d'autant, et pource, Corydon,
Fais remplir mes flacons, et verse à l'abandon
Du vin pour réjouir toute la compagnie.

Soit que m'amie ait nom ou Cassandre ou Marie,
Neuf fois je m'en vais boire aux lettres de son nom,
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Gagnons ce jour ici, trompons notre trépas :
Peut-être que demain nous ne reboirons pas.
S'attendre au lendemain n'est pas chose trop prête.



et trois sonnets plus loin, cette épitaphe désespérée


Celui qui gît ici sans cœur était vivant,
Et trépassa sans cœur, et sans cœur il repose
.



Le moins superficiel ? Ne sais. L'un des plus graves, souventes fois.