Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 15 octobre 2006

« le moi littéraire »

Il eût fallu parler de Harkis, le téléfilm, de Indigènes, le film, du bouquin de Virginie Despentes, King Kong Théorie - cinquante minutes très claires et sans concession dans Du grain à moudre, que j'avais podcastée ; on y reviendra.
Ce matin, c'est la mort de Jacques Sternberg qui me renvoie à mes étagères encore accessibles sous leurs draps protecteurs — Univers Zéro, l'étrange, Le Navigateur, l'océan et le cul, Sophie, la mer et la nuit, l'océan encore et le grand amour.
J'ai retrouvé dans une des cantines cabossées qui demeurent de mes voyages, le numéro 106 du Magazine littéraire de novembre 1975 ; il y tient — depuis combien de temps ? — une chronique : le moi littéraire, sans forfanterie, amer, peu amène.

« Je m'appelle Jacques Sternberg. ceci pourrait s'appeler un petit bilan... qui prouvera à certains qu'il est encore plus difficile de réussir en littérature que dans la conserve, le nautisme et la politique.
..............................................
Dans le patelin où je me suis perdu, anonyme, on m'aime bien. Parce que j'aime la mer par tous les temps et que je sais comment tenir mon bateau. On me considére comme un professionnel de la voile. Mais ce n'est pas vrai : je ne suis qu'un professionnel de l'écriture. C'est là où le mât blesse.
»


Ce n°106 était sur Saint-John Perse, autre homme d'océan. Une proximité fortuite et totalement "décalée" !
La gravité un tantinet pompeuse et solennelle de l'un, l'humour noir et aicde de l'autre. Et pourtant, chez l'un et l'autre, il s'agit bien du même océan.

Il avait un tel souci de ne pas causer de dérangement qu'il referma la fenêtre derrière lui, après s'être jeté dans le vide du haut du sixième étage.

La timidité,
Univers Zéro et autres nouvelles
chez Éric Losfeld, Paris 1970