misère de misère ! et on dit que c'est Noël
lundi, 24 décembre 2012
J'ai dû, dans ce blogue, épuiser les Noëls et autres nativités de l'ami Cadou. Mais Luc Bérimont n'est pas loin de lui et si proche de Jammes. Cette "imagerie" trop bien accordée à ce temps qu'on dit de crise.
La cliente de la mercière
Qui marchandait la laine au poids
Enfante à minuit sur la pierre
A l'hôtel borgne des « Trois Rois ».
Le patron n'avait plus de chambre
L'hôtesse n'avait plus de draps
Ici crèche pauvre en Décembre
Dans la paille rêche et le froid.
— « Non... Non!... n'allumez pas de cierge
Vous nous risqueriez l'incendie!... »
— « Monsieur l'hôtelier, c'est la Vierge... »
L'autre se mouche comme on rit.
Le vent s'acharne sur l'étable
Où tremble un petit enfant bleu,
Un riche s'assoit à sa table
Ajuste une bûche à son feu.
Et c'est ainsi depuis des siècles
Ainsi depuis mille et mille ans;
Les montagnes où vont les aigles
Sont moins dures que les vivants.
Luc Bérimont
Imagerie du 25 décembre
2 commentaires
Bel écho...
Et toujours "Madame à minuit" — qu'on pourra écouter dans la version de Jacques Bertin, si l'on trouve que les arrangements de Ferré assaisonnent d'un peu trop de pathos les strophes de Bérimont...
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